Vers un tarif unique des transports collectifs?
Par Léo Gagnon
Le moment n'est pas loin où il sera possible de circuler en autobus, en train ou en métro de Mont-Saint-Hilaire à Brossard ou de Montréal à Beloeil avec la même carte de transport.
C'est en effet le sens d'une proposition visant un système tarifaire unique intégrant tous les titres de transport qu'a fait connaître le ministre des Transports du Québec, Sylvain Gaudreault.
Le Conseil intermunicipal de transport de la Vallée du Richelieu (CITVR) et l’Agence métropolitaine de transport, qui desservent la région, font partie des organisations qui seraient concernées par ces changements de tarification.
À l'heure actuelle, il existe pas moins de 700 titres différents dans la région de Montréal. Qu'il s'agisse de la carte Opus avec Tram 3 ou 5 à Longueuil, la CAM à Montréal et même le tarif « smog » à Laval, l'été, la liste est longue.
Quelle forme prendra cette harmonisation? Québec propose un système tarifaire intégrant tous les titres, ainsi qu'un guichet unique pour l'information et la billetterie. Est-ce que la réforme permettrait de circuler d'un point A au point B d'un territoire dans la grande région de Montréal, par voie d'autobus, de métro ou de train, avec un seul titre?
« Un certain nombre de pistes ont été évoquées. Il est encore trop tôt pour en privilégier une par rapport à une autre », répond Benjamin Lacourt, adjoint ministériel au cabinet du ministre Gaudreault.
M. Lacourt ajoute que la proposition du gouvernement sera connue au printemps et sera soumise à une consultation. C'est à la fin de 2014 qu'il sera possible de voir plus en détail quel scénario est privilégié, dit-il.
Pour sa part, la CITVR souhaite ne pas se prononcer sur les impacts qu’auront les changements sur l’organisation ni sur le fonctionnement d’un tel système de tarification.
« Nous ne savons pas encore ce que cette décision implique pour nous. Les hypothèses développées ne sont pas encore évaluées », mentionne la coordonnatrice aux communications, Marie-Josée Blais.
Selon elle, le partage des recettes entre les gestionnaires de transport demande l’analyse de plusieurs facteurs qui seront discutés prochainement entre les différentes instances. Impossible de prédire non plus si le billet unique incitera les gens à utiliser davantage le transport en commun.
« Ce n’est pas seulement une question de tarification, dit Mme Blais. C’estaussil’endroit où le service passe, la fréquence et, surtout, est ce que le transport collectif peut être utilisé par rapport au mode de vie des gens », dit-elle.
Réorganisation
En parallèle de ce remue-ménage, Québec proposera aussi une révision de la gouvernance des organismes de transports dans la région de Montréal.
« Il n'est pas encore possible de fournir des détails sur la proposition qui sera faite au printemps par le gouvernement, indique M. Lacourt. Cette proposition sera suivie d'une période de consultation avec tous les partenaires, au courant de 2014. Il n'est donc pour le moment aucunement question de "forcer" la mise en place d'un scénario par rapport à un autre. »
« Il faut que les utilisateurs de transport collectif puissent se déplacer dans une agglomération sans se préoccuper des frontières municipales ou du partage des responsabilités concernant les réseaux utilisés », peut-on lire en page 26 de la Stratégie de mobilité durable.
C'est donc un virage attendu depuis longtemps qui s'annonce pour les usagers du transport collectif au Québec. Le ministre a dressé les orientations que son ministère a l'intention de mettre de l'avant d'ici 2020, en fixant l'objectif de hausser l'utilisation du transport collectif de 30 %, ce qui signifie une augmentation de l'offre de 5 % par année en 2015 et 2020.
Avec la collaboration d'Isabelle Laramée
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