Des enfants mal préparés pour la maternelle
Par Fadwa Lapierre
Une vaste enquête réalisée par l'Institut de la statistique du Québec révèle qu'un enfant sur quatre en Montérégie n'est pas prêt à faire son entrée dans le système scolaire.
Selon ce qu'a appris le Vallée-du-Richelieu Express.ca, l'enquête réalisée en 2012 auprès de 14 000 enfants de la maternelle de la Montérégie indique que 3710 bambins (24 %) sont jugés vulnérables. Ceux-ci n’ont pas toutes les compétences sociales, la maturité affective, le développement cognitif et langagier, les habiletés de communication ainsi que les connaissances générales adéquates pour partir du bon pied dans le monde scolaire. En milieu défavorisé, cette proportion augmente à 31 %.
Le territoire de Richelieu-Yamaska affiche le taux le plus bas de vulnérabilité de la Montérégie, soit 17 %. Sur les quelque 3020 enfants feront leur entrée à la maternelle l'an prochain à la Commission scolaire des Patriotes (CSP), près de 500 d'entre eux ne seront pas bien préparés pour l'école.
Selon Alain Bonenfant, conseiller pédagogique en éducation préscolaire à la CSP, plusieurs facteurs pourraient expliquer cet écart, comme les milieux mieux nantis ou l’accessibilité aux services.
« Tant mieux pour nos enfants, mais ne baissons pas les bras. Chacun d’entre eux est important. Comme société, on prend de plus en plus conscience que le parcours scolaire commence même avant la rentrée scolaire. On ne décroche pas en quatrième secondaire du jour au lendemain! Tous les partenaires doivent voir très tôt au développement de la petite enfance, en sorte que chaque enfant arrive bien préparé à l’école. »
Des actions concrètes
La CSP a opté pour une approche préventive. Le projet La Ribambelle, instauré au primaire et en essai dans les CPE, dépiste les élèves en difficulté d’adaptation. Avec une approche novatrice, La Ribambelle permet aux intervenants d’agir de façon précoce auprès des tout-petits. Le projet contribue ainsi à réduire le nombre d’élèves qui auront besoin de services spécialisés, en raison de comportements qui les mettent à risque de présenter des difficultés sur les plans social et scolaire.
« Quand on parle de vulnérabilité, ce n’est jamais une finalité, explique Fanny Guertin, psychoéducatrice responsable du projet La Ribambelle. La rentrée scolaire est un moment critique. Il faut favoriser la transition entre le CPE et l’école par plusieurs moyens. L’objectif est de disposer l’enfant à apprendre. Quand on lui donne un bon soutien, il est capable de faire face au défi de la rentrée. Il faut mobiliser les bonnes ressources pour s’adapter à ses besoins. »
Le programme d’animation Passe-Partout aide également les enfants de quatre ans à s’intégrer au milieu scolaire, en étroite collaboration avec les parents. Outre ces projets pédagogiques, des activités personnalisées sont faites avec les enfants, comme des visites guidées de la maternelle, des outils pour gérer l’anxiété ou une combinaison avec un enseignant en particulier.
- Les garçons, les plus jeunes, les non-francophones et les tout-petits nés à l’extérieur du Canada sont plus nombreux, en proportion, à être vulnérables.
- La proportion d'enfants vulnérables est plus élevée en milieu défavorisé (31 %), là où on a implanté la maternelle à quatre ans. L'Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie croit que cette mesure est un atout.
- L'étude signale un plus grand nombre d’enfants vulnérables dans les milieux moyen et favorisé (2460) que dans les milieux défavorisés (1170).
Avec la collaboration de Diane Lapointe
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