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Des églises en mutation

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18 décembre 2013
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Par Isabelle Laramée

Les chrétiens d’ici sont aux anges. Pendant qu’une dizaine d’églises du diocèse de Saint-Hyacinthe ont été fermées ces dernières années, aucune ne l’a été dans la vallée du Richelieu. Même qu'à Beloeil, l’église Sainte-Maria-Goretti renaîtra de ses cendres.

« Certaines paroisses sont en déclin, alors que d’autres sont en revitalisation. Je suis toujours impressionné de voir le nombre de gens présents dans les églises de la vallée du Richelieu. Mont-Saint-Hilaire et Beloeil ont des communautés très impliquées », indique l’évêque du diocèse de Saint-Hyacinthe, François Lapierre.

Selon lui, les églises qui ferment leurs portes sont situées dans les grands centres urbains, où les lieux de culte sont plus nombreux. Ainsi, Sorel-Tracy, qui comptait environ une dizaine d’églises, a vu son nombre diminuer à quatre, incluant celle de Sainte-Anne-de-Sorel. C'est aussi ce qui s'est produit du côté de Longueuil et de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Avec une diminution globale du nombre de fidèles aux messes, les églises sont en mutation, sans pour autant être en perdition. Selon Mgr Lapierre, la reconstruction de l’église Sainte-Maria-Goretti, qui a été la proie des flammes à Beloeil, en est un bon exemple.

« Auparavant, nous avions besoin de grands espaces, mais ce n’est plus le cas, dit-il. Nos activités nécessitent plusieurs petits locaux pour enseigner la catéchèse. Les besoins se transforment et nous effectuons la rationalisation de nos espaces. Les coûts d’entretien sont ainsi limités. »

Les partenariats entre l’église, les organismes locaux et les municipalités existent aussi dans la région. L’église reste la propriété de la fabrique, mais peut servir à d'autres activités avec la location de salle en dehors des heures de culte.

Du côté du diocèse de Saint-Jean-Longueuil, qui englobe Saint-Basile-le-Grand, une vaste étude du parc immobilier est en cour et il n’est pas impossible que certaines églises soient fermées. La décision appartient toutefois à la fabrique.

« Les fabriques sont autonomes. Nous pouvons suggérer une fermeture, mais on ne peut pas l’obliger. L’organisation de Saint-Basile-le-Grand n’a toutefois jamais manifesté le désir de vendre l’église. Au contraire, elle tente de la rénover », explique l’économe du diocèse de Saint-Jean-Longueuil, Robert Tassé.

Selon lui, la fermeture d’un lieu de culte est une décision difficile qui touche le cœur des fidèles. « Une telle décision est émotive, dit-il. Les gens ne voient pas la bâtisse en mauvais état. Ils voient plutôt l’endroit où leurs grands-parents se sont mariés et où leurs enfants se sont fait baptiser. »

Se défaire des presbytères

Les presbytères de la région ne profitent pas de la même immunité que les églises. Plusieurs d'entre eux ont d'ailleurs été vendus ou loués. Ainsi, les presbytères de Saint-Mathieu-de-Beloeil, de Saint-Charles-sur-Richelieu, de Beloeil et de McMasterville ne sont plus habités par un curé.

« Celui de Saint-Denis-sur-Richelieu a été loué à une compagnie pour les travailleurs saisonniers, à la suite du départ de la succursale de la Caisse populaire qui louait la bâtisse. Nous avons vendu le presbytère à la municipalité de Saint-Antoine-sur-Richelieu et une famille habite celui de Saint-Marc-sur-Richelieu », indique Mgr Lapierre.

Ce dernier mentionne qu’avec la création des unités pastorales, qui regroupent plusieurs municipalités, les prêtres demeurent maintenant dans un appartement ou une maison loués, souvent plus petite que les presbytères. Quelques fabriques y donnent des cours de pastorale et s’en servent comme bureau ou logement.

Avoir foi en l’avenir

L’avenir des bâtiments religieux n’est pas compromis, croit Mgr Lapierre. Certains parents se mobilisent et la communauté se serre les coudes, ce qui donne lieu à de belles surprises, souligne-t-il.

À Saint-Anne-de-Sorel, c'est l'implication des paroissiens qui a permis de revitaliser l'église. « La communauté était petite. Ils ont tous mis la main à la pâte afin de rénover l’église. Ils ont redonné vie à l’orgue par la même occasion. Ça attire beaucoup de gens lors des messes et l’église va maintenant très bien. »

La présence de communautés chrétiennes latino-américaines ou africaines dans la région apporte aussi « un vent de fraîcheur », estime l’évêque François Lapierre.

« Des messes latino-américaines sont célébrées à l’église de McMasterville, ce qui amène des centaines de personnes. Cet été, 1200 travailleurs saisonniers, majoritairement catholiques, ont mis les pieds dans les églises de la région. Nous sommes dans une période de transformation. Tout cela entraîne indéniablement le changement du visage de la population catholique, même ici dans la vallée du Richelieu. »

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