Mannequin au masculin
Par Fadwa Lapierre
Charles Tardif Deslauriers est méconnu du grand public, mais son visage tapisse pourtant d'immenses panneaux publicitaires aux abords des autoroutes et dans les transports en commun.
Depuis maintenant 13 ans, ce mannequin de Mont-Saint-Hilaire prend la pose pour des designers québécois et internationaux. Son métier l’a amené à voyager au Japon, en Chine, en Angleterre, à Singapour et en Italie, en plus de ses nombreux contrats au Québec.
« C’est un emploi de rêve, je ne peux pas me plaindre, dit le jeune homme de 31 ans. J’ai eu l’opportunité de découvrir de nouvelles cultures, de faire des rencontres uniques et de continuer mes études. C’est une industrie foisonnante où j’ai la chance de travailler dans l’adrénaline avec des gens extraordinairement créatifs. »
Ce cégépien et basketteur de six pieds ne se destinait pas à une carrière en mannequinat. C'est sa mère l’a convaincu de tester son sourire aux portes ouvertes d’une agence de mannequins.
Après avoir acquis de l’expérience et développé des techniques de posture et de travail avec la caméra, il a fait sa marque. Selon lui, il est essentiel d’aimer le changement et de s’adapter facilement aux équipes, aux lieux et aux conditions différentes, comme porter un manteau d’hiver en plein été!
« Tu es le centre d’attention. Souvent, tu travailles devant plusieurs personnes. Tu n’es d’ailleurs pas toujours à l’aise avec des poses étranges. Il faut être capable de prendre la pression et être solide émotionnellement. On va commenter ton physique, ta façon de bouger et il faut que tu performes. »
« Un mode de vie »
Le mannequin pose parfois pour des publicités de sous-vêtements, il accepte jugeant la démarche artistique respectueuse. Il arrive que l’on photographie seulement son corps sans son visage.
« Il y a beaucoup de fausses perceptions du milieu. Les mannequins ont un mode de vie sain. Ils mangent bien et s’entraînent bien. Ils sont raisonnables parce que leur corps est leur gagne-pain. La notion d’homme-objet est existante, mais à mon avis, les hommes sont plus protégés. Il y a moins de publicités qui mettent en vedette des hommes. Les femmes-objets et les problèmes de troubles alimentaires engendrés sont abominables », mentionne celui qui est dans l’industrie du conditionnement physique.
Charles Tardif Deslauriers préfère participer aux défilés pour la présence du public et l’énergie de groupe avec la musique. Pour lui, il s’agit de grands événements, durant lesquels l’art est mis au premier plan. Il espère poursuivre sa carrière jusqu’à la quarantaine avancée, un avantage que les femmes ont rarement. À suivre… dans un magazine de mode!
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