La nature comme pilier de développement
Par Isabelle Laramée
« Vous n’êtes pas si mal nantis que ça par rapport aux autres régions du Québec », a lancé d’entrée de jeu le journaliste financier René Vézina lors de son passage à Mont-Saint-Hilaire, le 20 novembre. Le portrait économique régional que dresse le chroniqueur est plutôt reluisant, mais insiste sur l'importance d'éviter les pièges de la contemplation.
« Il ne faut jamais dire qu’on aura toujours le même niveau de vie, car les choses changent », dit celui qui a intitulé sa conférence Dépoussiérer mon oncle Antoine et se renouveler au XXIe siècle, en mémoire de son aïeul qui était médecin à Beloeil.
De retour au Manoir Rouville-Campbell, où il a fait l’une de ses premières entrevues en carrière avec le peintre Jordi Bonet, René Vézina a indiqué qu'il fallait éviter que l’économie florissante de la région devienne vieillissante.
« Je pense qu’ici, il faut d’abord reconnaître ce qu’on a comme avantages et aller chercher de nouvelles forces, comme le transport en commun. Je trouve invraisemblable qu’il y ait une liaison de train avec Montréal, mais que les départs se comptent sur les doigts d’une même main », dit-il, ajoutant qu’avec la congestion à venir, il éviter d'enclaver la région.
Selon lui, la nature devrait être un pilier important du développement de la région, en misant sur la rivière Richelieu, le patrimoine agroalimentaire et le développement de nouveaux produits.
« Je crois que le joyau de la région, c’est la rivière! C’est elle qu’il faut mettre en valeur. L’agroalimentaire est aussi important, ce n’est pas juste Saint-Hyacinthe qui est le grenier du Québec. Ici aussi, et il n’y a pas seulement des vaches et des patates à faire pousser! »
Emplois locaux
Pour le collaborateur au journal Les Affaires, une région en santé est une région capable de créer ses propres emplois et d’offrir des services de proximité afin de faire rouler l'économie locale.
« Ça prend de grandes surfaces, car on ne veut pas que les gens aient tous au Quartier Dix30. Ça prend aussi des commerces un peu plus typés, car les gens, aujourd’hui, recherchent du service et des conseils autant que des bas prix tous les jours. »
Il précise que 95 % des entreprises québécoises emploient cinq employés ou moins, une donnée importante qui, selon lui, prouve l'importance des PME.
« Une PME nait d’une initiative locale, dit-il. Ça ne se délocalise pas. C’est très rare que ça déménage au Mexique! En plus, ça permet de renouveler le tissu social et économique. Bombardier était une PME en 1935, à Valcourt, et c’est devenu une multinationale. C’est dans les PME d’aujourd’hui qu’on trouvera un jour les grandes entreprises. »
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