Un mode de scrutin à changer
Par Julie Vermette
Invités par l’association de Québec solidaire dans Borduas, Jean-Pierre Charbonneau, Claude Béland, Jean-François Lessard et Mercédez Roberge ont expliqué, dans le cadre d'une soirée d'information publique tenue le 13 juin à la Maison amérindienne, ce qu’est un scrutin proportionnel et les raisons pour lesquelles il serait nécessaire de l'appliquer.
Cette rencontre faisait suite à la lettre publiée à la fin mai dans le Voir.ca intitulée La paix sociale par la proportionnelle, dont Jean-François Lessard est un des auteurs et les trois autres conférenciers sont cosignataires.
Envoyé au premier ministre Jean Charest, ce texte se veut une réflexion en réponse à la crise qui secoue actuellement le Québec. Les signataires suggèrent d’organiser un comité pour rédiger un projet de loi de réforme du mode de scrutin actuel.
M. Lessard a expliqué qu’aux élections de 2008, le nombre d’électeurs s’étant abstenus de voter était pratiquement égal à celui des votes libéraux et péquistes réunis. « De quel droit le gouvernement a le droit d’être aussi intransigeant envers la population qui se mobilise, alors qu’il a été mené là par une faible partie de la population ? »
La lettre propose d'établir un mode de scrutin proportionnel et de réformer de façon plus large l’ensemble des institutions démocratiques, afin de redonner aux citoyens l’impression que leur vote compte.
Ainsi, au moment de voter, les électeurs auraient à choisir un candidat et un parti. Aucune majorité n’étant possible, nous verrions ainsi à l’Assemblée nationale un gouvernement de coalition « qui reflèterait davantage le choix des citoyens », a soutenu Mercédez Roberge, conseillère spéciale du Mouvement pour la démocratie nouvelle.
Il y a une dizaine d’années, Jean-Pierre Charbonneau, alors ministre responsable des États généraux sur la réforme des institutions démocratiques, et Claude Béland, qui en était le président, ont travaillé sur ce dossier. M. Béland souligne qu'à la suite des États généraux, 90 % des personnes interrogées étaient pour un changement. Le gouvernement n'y a toutefois pas donné suite.
« Cette réforme est nécessaire », a insisté M. Charbonneau, selon qui nous sommes actuellement dans une « monarchie élective ». Seul un chef politique peut changer la dynamique et orienter le Québec vers un nouveau mode de scrutin, a-t-il ajouté.
Depuis que le Parti québécois a rayé de son programme la proportionnelle, seuls Québec solidaire et Option nationale défendent ce mode de vote.
Enfin, M. Béland a indiqué que « tant que la volonté du peuple ne se fera pas sentir, il n’y aura pas de changement ».
Les conférenciers ont conclu en invitant la population à se mobiliser pour une meilleure représentation électorale.
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