Démission de Gérald Tremblay : les maires réagissent
Par Isabelle Laramée
La démission du maire de Montréal, Gérald Tremblay, le lundi 5 novembre, a créé une onde de choc chez les Montréalais, mais aussi dans la grande région métropolitaine. Les allégations entendues à la commission Charbonneau, qui ont forcé le départ de celui qui était à la tête de la plus grosse ville du Québec, ont fait réagir les maires d'ici.
Pour le maire de Mont-Saint-Hilaire, Michel Gilbert, la nouvelle a été surprenante. « Je rencontrais Gérald Tremblay régulièrement. Son départ nous a pris par surprise. Toutefois, on sentait que la pression était de plus en plus forte », souligne M. Gilbert, qui siège au comité exécutif de la Communauté métropolitaine de Montréal, que présidait M. Tremblay.
Le maire de McMasterville et préfet de la MRC de la Vallée-du-Richelieu, Gilles Plante, est quant à lui très désappointé par la tournure des événements. Pour ce dernier, M. Tremblay n’a pas pu bénéficier de la présomption d’innocence.
« Je suis extrêmement déçu. Je ne pense pas que M. Tremblay était un mauvais maire. Je n’ai peut-être pas la même information que les Montréalais, mais de l’extérieur, il n’avait pas l’air si terrible que ce qu’on entend aujourd’hui. »
Le maire d’Otterburn Park, Gérard Boutin, trouve les événements très malheureux, autant pour les citoyens que pour M. Tremblay. « La démission d'un maire d’une ville comme Montréal est un événement important. Ça dénote qu’il existe un malaise. C’est malheureux pour les citoyens et pour le maire à cause de l’image que ça peut projeter. »
Il souhaite que la commission Charbonneau puisse éclaircir la situation à Montréal afin de mettre fin aux nombreux soupçons. « La démission du maire vient amplifier les soupçons que certaines personnes peuvent avoir », indique M. Boutin.
« La démission d'un maire d’une ville comme Montréal est un événement important. Ça dénote qu’il existe un malaise. » Gérard Boutin, maire d’Otterburn Park
Commission Charbonneau
Le maire de Mont-Saint-Hilaire estime que la commission Charbonneau fait un travail essentiel. M. Gilbert, qui a étudié en droit, a déjà refusé des élections « clé en main ». Selon lui, il existe de la corruption dans le système politique actuel.
« Il apparaît évident qu’il y a collusion entre des entreprises et que cela fait en sorte que les municipalités ne sont pas épargnées », mentionne-t-il, ajoutant qu’il faut sensibiliser les élus à la « culture d’éthique » afin que ces derniers n’acceptent pas de cadeau des entrepreneurs.
« La commission permettra de faire en sorte que ceux qui ont mis la main dans la cagnotte repaient et sensibilisera la population et les élus en matière d’éthique », dit-il, ajoutant que même si des gestes douteux peuvent avoir été commis, sans être pour autant criminels, ceux-ci alimentent le scepticisme de la population.
Même son de cloche de la part de M. Plante, qui se dit outré que les élus soient maintenant catégorisés. « Je suis choqué et déçu pour les élus du monde municipal qui sont maintenant tous mis dans le même panier, dit-il. Nous ne sommes pas tous pareils. Je crois que la majorité des élus ne sont pas de mauvaises personnes. »
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.