Le marché immobilier garde la tête hors de l'eau
Par Isabelle Le Maléfan
Alors que l’eau n’a pas totalement disparu de certaines propriétés du territoire, les ventes d'habitations situées le long de la rivière Richelieu suivent leur cours.
Aucune municipalité côtoyant la rivière n’a été épargnée par la montée des eaux ces dernières semaines. « L’eau est montée jusqu’au bord de la route. Mais notre maison n’a pas été touchée », soulignent Suzanne et Serge Turbide, de Saint-Basile-le-Grand.
Pour le couple Turbide, la crue de la rivière n’a pas eu d’impact sur les visites de leur maison en vente. « Nous ne sommes pas pressés de vendre, disent-ils. S’il le faut, nous attendrons que le marché revienne à la normale. »
« C’est sûr que les gens vont plus réfléchir avant d’acquérir une propriété proche de la rivière, note Carl Constantineau, agent immobilier chez Remax Plus à Saint-Basile-le-Grand. Mais ce que nous vivons en ce moment est exceptionnel. Il ne devrait pas y avoir de grosses conséquences car peu de maisons ont été inondées par ici. Il est certain que du côté de Saint-Jean-sur-Richelieu ou encore Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix, il y aura des craintes car les conditions ne sont pas les mêmes. »
Des visites malgré la crue
« Mon terrain est encore inondé, explique de son côté l'Hilairemontais Christian Hardy, qui a malgré tout fait visiter sa maison à des acheteurs potentiels pendant les inondations. « Cela n’a pas eu d’impact pour moi, poursuit-il. Et je ne pense pas qu’il y en aura un pour ce quartier. Seuls les terrains sont touchés. »
Certains ont toutefois moins de chance, comme en témoigne une propriété dont la pancarte « À vendre » a quasiment été engloutie par les eaux.
Répercussions à venir
Même s’il est encore trop tôt pour connaître toutes les conséquences de ces inondations, Daniel Gaudette, de Royal LePage Des Monts de Mont-Saint-Hilaire, prédit des répercussions au cours des cinq prochaines années dans les zones à risque. « Tous les propriétaires de maisons inondées devront le déclarer lors de la vente et, de ce fait, il risque de devoir réviser leur prix. Les acheteurs tenteront de négocier, c’est évident. À l’inverse, il est possible de voir une augmentation du prix des propriétés situées sur le bord de l’eau, dont seul le jardin a été inondé », explique l'agent immobilier.
Le marché immobilier est assujetti à la loi de l’offre et de la demande. « Ce qui pourrait engendrer une baisse des prix, c’est une offre plus importante, explique Carl Constantineau, de Remax. Le prix baissera un peu, mais pas de façon considérable. Il ne faut pas oublier que ces crues sont exceptionnelles. Cela faisait 150 ans que nous n’avions pas vu ça. Il faut rester optimiste. »
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