Le pire début de saison nautique de l'histoire
Par Yves Bélanger
À pareille date, les années précédentes, de nombreux bateaux de plaisance naviguaient déjà sur le Richelieu. Cette fois, en raison de la forte crue printanière de la rivière, les plaisanciers devront attendre un bon deux semaines avant de s'aventurer sur les eaux, soit un mois plus tard que normalement.
Les propriétaires de marinas opérant sur la rivière Richelieu s'entendent pour dire que l'on connaît cette année la pire saison nautique. « Nous allons facilement accuser un retard de quatre semaines car le niveau de la rivière est encore trop élevé. Nos quais ne sont même pas encore à l'eau, alors qu'habituellement cela se fait au cours du mois d'avril », explique Marc Jodoin, directeur de la marine Thomas Marine, à Saint-Charles-sur-Richelieu.
Outre le niveau élevé de la rivière, un autre facteur qui rend la navigation difficile est le grand nombre de débris causés par les inondations qui flotte actuellement sur le Richelieu. « C'est incroyable de constater tout ce qui flotte actuellement. C'est vraiment dangereux et il va falloir attendre que la situation revienne à la normale et, malheureusement, ça va être assez long. »
De son côté, Jacques Picard, directeur de la Marina Saint-Mathias, estime qu'il serait actuellement possible pour les bateaux de naviguer sur le Richelieu, entre les villes de Chambly et le fleuve Saint-Laurent. « En avançant plus lentement qu'à l'ordinaire pour éviter de faire trop de vagues, les navigateurs pourraient joindre le fleuve ou le quai de leur choix dans cette section de la rivière. »
À ce sujet, il trouve déplorable que Parcs Canada n'ouvre pas l'accès au Canal-de-Saint-Ours en raison de la forte crue du Richelieu. « La situation est très différente de celle vécue dans le Haut-Richelieu. Ici, le niveau de l'eau a considérablement baissé et je ne comprends pas que l'on ne puisse considérer ouvrir la voie navigable de cette section de la rivière. »
Il est évident que ce retard de début de saison aura des conséquences importantes sur les budgets des entreprises nautiques. « Il est clair que nous ne réussirons pas cette saison à compenser les pertes de ce début désastreux», conclut Marc Jodoin.
Une trentaine d'entreprises affectées
Tourisme Montérégie a confirmé, dans un communiqué émis le 25 mai, que le tourisme nautique est affecté par la situation de la rivière. Éric Fournier, directeur général de l'organisation, explique qu'une trentaine d’entreprises touristiques localisées dans l’axe lac Champlain–rivière Richelieu, sont présentement affectées par les inondations.
Il souligne toutefois que l’industrie touristique de la Montérégie est toujours en opération et bien active malgré cette situation. « Environ une trentaine d’entreprises touristiques de la Montérégie sont aux prises avec des problèmes d’inondations, indique Éric Fournier. Pour le tourisme d’affaires, la plupart des activités de plein air, le tourisme culturel, le cyclotourisme, les escapades de courts séjours et l’agrotourisme, il n’y a toutefois pas de problèmes. Nous sommes présentement au point culminant de la floraison de nos 1 700 000 pommiers. Nous invitons les gens à venir admirer ce magnifique spectacle. »
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