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Twilight ou la tendance qui a presque détruit un mythe

durée 14h22
9 octobre 2015
Mathieu Ferland
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Mathieu Ferland

Nous poursuivons le mois d’octobre avec cette fois, un anniversaire qu’il est difficile d’ignorer, alors que la célèbre saga Twilight fête ses dix ans de publications cette semaine. Une décennie qui, pour les puristes du mythe du vampire, s’est avérée très sombre alors que le phénomène littéraire a transformé un genre qui n'avait aucunement besoin d'une telle cure de jeunesse.

Pour un public bien précis, la série de Stephenie Meyer s’est avéré le summum du romantisme entre une jeune adolescente et cette créature immortelle qu’était le vampire Edward Cullen. Pour les puristes, l’interprétation faite par l’auteur du mythe du vampire était une insulte extrêmement difficile à digérer. Cette version renouvelée de la créature, inoffensive, dépourvue de l’ensemble, ou presque, des caractéristiques qui l’ont rendue célèbre à travers la culture populaire a amorcé une tendance d'accessibilité à l'endroit des jeunes générations d'une manière qu'il est difficile de comprendre.

L’évolution narrative est incontournable, et ce, pour toutes les œuvres existantes dans le monde de la fiction. Toutefois cette tendance au vampire propre, non menaçant, situé à des lieux du prédateur nocturne rendu célèbre notamment par Bram Stoker a complètement détruit l'image que les amateurs se faisaient du vampire classique, craignant l'ail, le soleil et ne pouvant pénétrer en votre demeure sans y avoir été invité. Les personnages de Stefenie Meyer sont-ils des vampires aux yeux des vrais amateurs du genre? Impossible d’approuver, et pire encore, le succès mondial de la série a fait des petit, alors que le succès de la série Twilight a ouvert la porte par la suite à d’autres œuvres destinées au public adolescent, notamment la série Vampire Diaries, qui cible précisément le jeune public féminin en mettant l’accent sur la romance et non tout ce qui a fait du vampire ce qu’il est.

Contrairement à ce que je semble vous déclamer depuis le début de ce texte, il est possible de romantiser le vampire tout en respectant la mythologie. La série télé Buffy est sûrement le meilleur exemple, alors que le couple Buffy/Angel est encore aujourd’hui considéré parmi les couples emblématiques du petit écran.

Avouons-le, même les mythes les plus anciens sont soumis à une évolution. Les plus âgés se souviennent des prestations légendaires de Peter Cushing et Christopher Lee dans les années 60 et 70. Ma génération (35-40) n’a pas oublié les classiques Génération Perdue et Vampire vous avez dit vampire, qui offraient tous une adaptation plus près du mythe classique de Bram Stocker (dont l’adaptation de 1992 est encore parmi les meilleurs films d’horreurs, tout genre confondu). La fin de la décennie 90 a selon moi apporté la meilleure évolution du personnage avec notamment Blade, qui présentait le prédateur nocturne comme une race agissant en coulisses, manipulant la race humaine et dépourvu des faiblesses imposées par le christianisme du siècle dernier.

Il n’en reste que dans moins de trois semaines, une multitude de petits monstres aux longues canines viendront solliciter des friandises à votre porte et bon nombre d’entres eux arboreront encore cette bonne vieille cape noire au collet remonté comme la portait ce bon vieux comte Dracula dans près de 95% des adaptations. Preuve que les classiques ne meurent jamais.  

 

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