Marier le figuratif est l’abstrait est chose possible. C’est d’ailleurs le défi qu’a relevé le Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire (MBAMSH), en exposant les photographies d’Andrzej Maciejewski, inspirées de natures mortes flamandes, et les coups de pinceau abstraits de Frédéric Metthé.

« La juxtaposition des œuvres figuratives et abstraites nous a semblé incontournable, indique Marie-Andrée Leclerc, directrice générale du MBAMSH. Elle compose un dialogue qui offre au regard de découvrir des similitudes de formes, de couleurs et de composition qui pourraient échapper à l’attention du visiteur. »

Andrzej Maciejewski est fasciné par le legs des grands maîtres de la peinture. Inspiré par ses prédécesseurs allemands, hollandais, français et espagnols, il présente Jardin d’Éden. L’exposition regroupe une vingtaine de photographies couleur des natures mortes montrant des fruits et des légumes étiquetés ou dans leur emballage du supermarché.

« Je voulais rendre hommage à ces artistes, explique l’Ontarien d’origine polonaise. Quand on pense à ces vieilles peintures, les fruits et légumes étaient le symbole de la santé, de ce qu’on pouvait avoir de mieux. Aujourd’hui, l’industrie agroalimentaire n’a rien à voir avec ça. Tout est fait de façon industrielle, avec des produits chimiques, et ne provient pas d’un jardin. »

L’exposition d’Andrzej Maciejewski a nécessité des mois de recherche et chaque photo a requis plus d’une journée de travail. « Je voulais rester fidèle aux peintures originales, dit-il. Cela a demandé tout un défi au niveau de la lumière, du montage et de la mobilité des œuvres. »

Rendre l’abstrait accessible

Pour Frédéric Metthé, l’art abstrait est le mal-aimé des arts visuels. Il l’explore donc à sa façon. « J’aime l’esthétique de l’abstrait, l’abstrait qui parle. Je me rapproche du figuratif, sans en faire », déclare celui qui est également connu comme compositeur.

L’exposition Chant vital rassemble des œuvres graphiques aux couleurs chaudes. La production de l’artiste peintre est variée. Son plus vieux tableau et son plus récent ont donc peu de chose en commun.

« Je ne fais jamais de croquis, je ne sais jamais où je m’en vais. J’improvise. Quand j’étais musicien, je faisais la même chose. Je n’ai pas d’inspiration comme telle, c’est une page blanche. Je cherche et je trouve. J’ai 40 tableaux en chantier. Je les travaille et les mets de côté au fur et à mesure. L’imagination est là, peu importe le médium que j’explore », souligne celui qui rencontrera le public le 14 mai prochain.

Célébrer le Jour de la Terre au MBAMSH

Outre l’exposition, le musée accueillera le directeur du Centre de la Nature du mont Saint-Hilaire, Kees Vanderheyden, afin de souligner le Jour de la Terre le 23 avril. Il y donnera une conférence sur le lien entre la nature et la santé physique, mentale et sociale. La rencontre débutera à 19 h

Les expositions sont présentées jusqu'au 9 juin. Pour informations : 450 536-3033 ou www.mbamsh.qc.ca.