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COVID-19

Cette troisième fermeture des salles à manger est le « pire des scénarios » pour les restaurateurs

durée 12h00
31 décembre 2021
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Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne

Les restaurateurs sont «démoralisés» à la veille du Nouvel An alors que Québec a annoncé en fin de journée jeudi la fermeture des salles à manger.

«Un troisième cycle de fermeture, c’est sûr que c’est le pire des scénarios», lance au bout du fil Martin Vézina, le porte−parole de l’Association Restauration Québec, notant au passage «le court délai qu’on a à gérer».

«Nos exploitants avaient des produits alimentaires dans leurs frigos, dans leurs chambres froides, insiste−t−il. Et là, qu’est−ce qu’on va faire avec ces stocks−là vu qu’on ne pourra pas facilement les écouler d’ici demain à 17 h? Il va falloir qu’ils vivent avec ces pertes sèches.»

Selon l’association, Québec devrait verser un montant forfaitaire aux restaurateurs pour compenser les pertes alimentaires, offrir «de la prévisibilité» pour la réouverture et remplacer le programme de prêts pardonnés par un programme d’aide directe.

Plus grave encore, les restaurateurs, dit M. Vézina, constatent que leur industrie est instable. Ils craignent que leurs employés se demandent si la restauration «c’est de travailler six mois par année» et de les perdre à jamais pour d’autres secteurs économiques, rendant plus difficile encore une éventuelle réouverture.

«Oui, ils sont capables de se réinventer et de faire des commandes pour emporter, de la livraison, mais ça correspond à 35 à 40 % du chiffre d’affaires habituel», a−t−il noté.

«Marathon sans fin»

Avec les nouvelles mesures, y compris le retour du couvre−feu et la fermeture des commerces, les trois prochains dimanches, les propriétaires de PME ont l’impression de «courir un marathon sans fin», note la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.

Avant même l’annonce de jeudi, une PME sur quatre prévoyait fermer ses portes avant la fin de 2022 en raison des revenus trop faibles, souligne le regroupement.

«Pour les restaurateurs, ce sera un coup difficile à passer et c’est, avec les gyms, les cinémas, l’événementiel et les centres de divertissement, un des secteurs les plus durement touchés par les restrictions», affirme François Vincent, le vice−président pour le Québec de l’association.

Les restaurateurs qui ont une salle à manger ont d’ailleurs contracté une dette moyenne de 200 000 $ en raison de la COVID−19, note−t−il, et de 100 000 $ en moyenne pour les PME de la province.

Le regroupement se «questionne» sur la pertinence de fermer les commerces de détail le dimanche, ce qui «va générer une demande très élevée le samedi». Il demande à Québec de permettre le ramassage en bordure de rue les dimanches.

Les bancs d’école

L’annonce du report de la rentrée en classes en personne «semble la chose à faire, même si personne ne souhaite voir perdurer l’enseignement virtuel sur une longue période», estime la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Dans un communiqué, la centrale syndicale qui représente 125 000 employés du secteur de l’éducation estime que Québec doit «tout mettre en œuvre» pour que les établissements scolaires ne redeviennent pas des lieux importants d’éclosions lorsqu’ils rouvriront.

Et cela va «au−delà de la vaccination», a estimé son président Éric Gingras.

«Nous aurons besoin d’une accessibilité accrue aux tests rapides et aussi de faire le point sur les équipements de protection individuels nécessaires, dit−il. Mais surtout, il est plus que temps qu’on parle sérieusement de la ventilation dans nos écoles et nos centres. On s’explique mal le retard dans ce dossier alors qu’on sait qu’il s’agit d’un facteur incontournable sur lequel on peut intervenir pour limiter la propagation du virus.»

Il est temps, soutient−il, que le ministère de l’Éducation soit «plus proactif et déploie des actions concrètes» pour s’attaquer à ces enjeux. 

Couvre−feu dénoncé

Le gouvernement «banalise» la «mesure liberticide» du couvre−feu, a tranché la Ligue des droits et libertés qui estime que cette mesure n’est «pas nécessaire» pour réduire la transmission de la COVID−19.

L’organisme dit croire que les impacts négatifs du couvre−feu sont «beaucoup plus grands» que les impacts positifs et qu’il n’y aurait «aucune donnée probante» pour justifier cette mesure.

«Les impacts sur les groupes déjà vulnérabilisés par la pandémie et sur la crise de santé mentale que traverse la population sont trop importants pour justifier cette mesure», écrit la coordonnatrice de la Ligue des droits et libertés, Catherine Descoteaux, dans un communiqué.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux soutient pour sa part que le couvre−feu a «assurément eu un effet dissuasif» lorsqu’il a été implanté l’hiver dernier au Québec, et que «des études d’observation révèlent que cette mesure s’est montrée utile et a empêché les déplacements et les rassemblements, à un moment où le nombre de cas demeurait élevé au sein de la population générale».

La Ligue des droits et libertés réclame que Québec renonce à l’application du couvre−feu et rappelle au passage qu’il demande également la levée de l’état d’urgence sanitaire. 

Michel Saba, La Presse Canadienne

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