En moyenne, seulement 6 % des personnes interrogées paient toujours l’épicerie en espèces
Épicerie: l'argent comptant décline, mais on le juge nécessaire, dit un sondage
Par La Presse Canadienne
Même si une faible minorité de Canadiens paient maintenant leurs achats dans les magasins d’alimentation avec de l’argent comptant, les répondants à un sondage sont nombreux à penser que ce mode de paiement a encore sa place et qu’une épicerie qui ne l’accepterait pas serait discriminatoire.
Le sondage mené par la firme Angus Reid et l’Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse, relève que dans leur consommation courante, de plus en plus de Canadiens n’utilisent presque jamais l’argent comptant, mais que les transactions monétaires dans les épiceries diffèrent un peu, car la nourriture constitue une denrée essentielle.
En moyenne, seulement 6 % des personnes interrogées paient toujours l’épicerie en espèces. Le Manitoba a le pourcentage le plus élevé à cet égard, à 13 %, suivi de la région de l’Atlantique à 11 %.
La proportion la plus faible, de 5 %, se trouve au Québec, en Saskatchewan et en Alberta, tandis que les cartes de crédit sont les plus populaires en Colombie-Britannique, à 58 %. Au Québec, 53 % des répondants ont dit régler la facture d’épicerie avec une carte de crédit alors que 41 % se servent de la carte de débit.
Malgré le net virage vers le paiement par carte, seulement 27 % des Canadiens pensent que l’utilisation de la monnaie légale appartient au passé et 74 % croient qu’elle est pratique.
De plus, 60 % des Canadiens attribuent de l'importance à l’argent comptant, car il représente le seul moyen de soutenir certains organismes de bienfaisance qui collectent des dons à l’épicerie.
Et un total de 73 % pensent qu’une épicerie où l’argent comptant serait absent pourrait être discriminatoire, l’Atlantique ayant le pourcentage le plus élevé, de 72 %, devant le Québec et le Manitoba, à 62 %.
D’autre part, 53 % des Canadiens considèrent qu’une économie sans argent comptant constituerait une menace pour leur vie privée. Les transactions numériques nécessitent souvent la collecte et le partage de renseignements personnels, comme les noms, adresses et numéros de carte de crédit, qui peuvent être vulnérables aux malfaiteurs et aux cybercriminels.
Les épiciers peuvent également utiliser les données à des fins de publicités ciblées ou se servir du suivi des habitudes de navigation en ligne, de la localisation et d’autres données personnelles de l’individu pour établir son profil d’achat et le cibler à travers des publicités.
Sylvain Charlebois, directeur du laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie, conclut que les Canadiens voient l’argent comptant comme un outil social plutôt qu’économique.
Il rappelle que l’an dernier, l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) estimait qu’environ 6 % des ménages canadiens, soit 1,5 million de foyers, ne possédaient pas de compte dans une institution financière. De plus, environ 15 % des ménages canadiens qui avaient un compte bancaire l’utilisaient tout de même des services financiers alternatifs comme les prêts sur salaire ou les services d’encaissement de chèques.
Le sondage mené le mois dernier comporte une marge d’erreur de plus ou moins 3,1 %, 19 fois sur 20.
La Presse Canadienne
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