Politique fédérale
Désinformation en ligne: les députés veulent tenir les géants du web responsables
Par La Presse Canadienne
Un comité parlementaire demande au Canada de tenir les géants de la technologie responsables de la publication d'informations fausses ou trompeuses en ligne, en particulier lorsqu'elles sont diffusées par des agents étrangers.
Il s'agissait de l'une des 22 recommandations formulées par le comité d'éthique de la Chambre des Communes dans son étude sur l'ingérence étrangère de la Chine et de la Russie.
Le porte-parole du Bloc québécois en matière d’éthique et vice-président du comité, René Villemure, affirme que le Canada doit adopter une position ferme sur cette question, semblable à celle de l'Union européenne, qui a une loi sur la désinformation numérique qui freine la propagande et les discours haineux.
Les conservateurs fédéraux ont été le seul parti à être en désaccord avec cette recommandation, affirmant qu'elle soutiendrait la censure en ligne.
Mais M. Villemure fait valoir que demander des comptes aux sociétés de médias sociaux telles que Meta et Google n’a rien à voir avec la liberté d’expression.
Le député Villemure a aussi annoncé que le Bloc québécois déposera prochainement un projet de loi «pour créer un registre des agents étrangers qui obligera les agents d’influence en provenance de pays étrangers à déclarer leurs activités en sol canadien».
Dans un communiqué, M. Villemure souligne que les libéraux ont promis en mai dernier la création d'un registre. Selon lui, «rien ne laisse présager» que les libéraux tiendront cette promesse.
«Notre projet de loi devrait avoir l’appui des partis d’opposition et va changer radicalement le traitement qu’on fait des agents étrangers», a déclaré le député de Trois-Rivières dans un communiqué.
Il précise que l'objectif de ce registre est de mieux suivre les activités des agents d'influence de pays étrangers. Il ajoute que plusieurs pays possèdent un tel registre, par exemple l’Australie, le Royaume‑Uni et les États-Unis.
Le comité a commencé son étude en 2022, avant des allégations publiques selon lesquelles la Chine aurait tenté de s'immiscer dans les deux dernières élections fédérales.
Le comité recommande également la modernisation de la Loi sur le Service canadien du renseignement de sécurité et la création d’un bureau national contre l’ingérence étrangère.
La Presse Canadienne
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