Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Aide financière de transition

François Legault: «il y a une crise en agriculture actuellement»

durée 18h00
28 mars 2024
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Le premier ministre François Legault qualifie désormais de «crise» les difficultés que traversent les agriculteurs du Québec et compte les aider davantage, notamment en assouplissant certaines règles et en fournissant de «l’aide financière de transition».

Une vingtaine d’agriculteurs attendaient François Legault,  jeudi matin à Henryville en Montérégie, devant un centre communautaire où le premier ministre rencontrait des élus de cette région agricole.

Certains agriculteurs qui dénoncent l’inflation, la réglementation et la chute de leurs revenus avaient utilisé leur machinerie agricole pour attirer l’attention du premier ministre. «L’agriculture, enfant, on y rêve, mais adulte, on en crève», pouvait-on lire sur une pancarte transportée par un tracteur.

Après une rencontre avec des élus de la circonscription, François Legault s’est présenté devant les manifestants.

«Je suis très conscient que l'été 2023 a été catastrophique. Je sais aussi que l'inflation dans les intrants, ça vous coûte cher. Les augmentations de taux d'intérêt, ça coûte cher», a reconnu le premier ministre en indiquant que la Financière agricole les aidera.

Il faisait ainsi référence à l’organisme qui assure la production des agriculteurs et qui versera 1 milliard $ pour compenser les pertes de 2023 des producteurs.

Émilie Bellefroid, qui produit de grandes cultures, des produits maraîchers et qui élève des animaux, mais qui peine à se payer un salaire, a expliqué au premier ministre «qu’avec un salaire minimum de 15,75 $ de l’heure pour la main-d’œuvre», il n’y «a aucune façon d’être compétitif» avec les producteurs agricoles de l’étranger «qui paient leurs employés 6 $ la journée».

«C’est la même botte d'oignons verts, la même tonne de maïs, la même récolte» et «on parle juste des salaires, on ne parle pas de tous les intrants et de tous les autres facteurs qui entrent en compte», a fait valoir l’agricultrice avant de lancer au premier ministre: «C’est bien d’en parler, mais avez-vous une solution?»

En premier lieu, a répondu François Legault, «on a donné de l’aide, mais il va falloir en donner plus», ensuite, «à moyen terme, le coût de la main-d’œuvre va augmenter ailleurs aussi», a indiqué le premier ministre en ajoutant que le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, «regarde» des façons «d’offrir de l’aide directe pour la transition».

«Le papier, on ne peut pas se nourrir avec»

Les agriculteurs s’inquiètent également des modifications proposées dans un projet de loi omnibus qui concerne 24 règlements sous la responsabilité du ministère de l’Environnement, incluant le Règlement sur les exploitations agricoles (REA), le Code de gestion des pesticides, le Règlement sur les permis et les certificats pour la vente et l’utilisation des pesticides ainsi que le Règlement sur les espèces floristiques menacées ou vulnérables et leurs habitats.

Ces changements obligeront les agriculteurs à modifier leurs façons de travailler.

«Les délais pour ces changements sont beaucoup trop courts», a expliqué Émilie Bellefroid, qui se plaint, comme les autres agriculteurs qui l’accompagnaient, de toute la «paperasse» que les producteurs doivent remplir chaque semaine.

«Les gens sont tannés de faire de la paperasse. Le papier, on ne peut pas se nourrir avec», a lancé l'agricultrice.

Un autre agriculteur s'est plaint de devoir consacrer une journée chaque semaine entièrement à «la paperasse».

Assouplissement des règles

Les agriculteurs dénoncent la concurrence des producteurs de pays étrangers où les salaires sont moins élevés, mais aussi où les normes environnementales sont moins strictes.

Le premier ministre a fait référence à ces doléances lors d’un point de presse avant de rencontrer les agriculteurs. «Il y a beaucoup trop de paperasse, beaucoup trop de règlements et c'est difficile pour les producteurs québécois d'être compétitifs avec les producteurs ontariens, américains, les producteurs d'autres provinces ou pays qui ont des normes environnementales moins strictes qu'au Québec», a-t-il dit.

François Legault propose donc «d’assouplir certaines règles», sans préciser lesquelles, et demande aussi au gouvernement fédéral d’intervenir.

«J'en ai profité en fin de semaine dernière pour en parler avec Justin Trudeau, parce qu'évidemment ça touche le gouvernement fédéral. Doit-on augmenter les exigences sur les produits importés? Doit-on assouplir nos règles? Je pense qu’il faut faire les deux.»

Durant ce point de presse, François Legault a utilisé le mot «crise» pour parler de la situation en agriculture.

«Je vais être bien claire, là, il y a une crise en agriculture actuellement.»

Les agriculteurs sont confrontés à une baisse désastreuse de leurs revenus et à des événements climatiques extrêmes et des manifestations ont eu lieu dans différentes régions de la province dans les dernières semaines.

Selon les prévisions du ministère fédéral de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, le revenu net agricole québécois passera de 959 millions $ en 2022 à 66 millions $ en 2024, du jamais vu depuis 1938.

Stéphane Blais, La Presse Canadienne

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


durée Hier 9h00

Des femmes quittent la politique ayant l'impression d'avoir été des «plantes vertes»

Les femmes quittent volontairement la politique non pas à cause du sexisme, des doubles standards ou de la conciliation travail-famille, mais parce qu'elles se sentent sous-utilisées. Voilà la conclusion d'Alexandre Dumas, historien et auteur de l'étude «Pourquoi les femmes quittent-elles la politique?» commandée par le comité des femmes du ...

9 octobre 2024

Après l'avoir envisagé, Legault exclut de payer des migrants pour qu'ils partent

Après l'avoir envisagé, François Legault exclut désormais de payer des demandeurs d'asile pour qu'ils quittent le Québec. La semaine dernière, à Paris, le premier ministre déclarait qu'il fallait forcer 80 000 migrants à déménager, même si le gouvernement fédéral l'avait averti que cela contrevenait à la Charte des droits et libertés. Son ...

9 octobre 2024

Québec adopte le projet de loi 68 pour réduire la paperasse des médecins

Plus besoin d'un papier du médecin pour s'absenter jusqu'à trois jours du travail en raison d'un rhume. C'est l'un des exemples qui découlent du projet de loi 68 qui vient d'être adopté par le gouvernement du Québec dans le but de réduire la paperasse des médecins. Le ministre du Travail, Jean Boulet, et le ministre de la Santé, Christian Dubé, ...