Commission d'enquête Gallant
SAAQclic: une cadre de la SAAQ tenue à l'écart concernant les coûts

Par La Presse Canadienne
Une cadre de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) devant notamment faire le lien avec les cabinets des ministres a témoigné avoir été tenue à l'écart à plusieurs reprises à propos du virage numérique.
La directrice des relations gouvernementales de la SAAQ, Nadia Fournier, était de passage jeudi matin devant la commission Gallant, qui enquête sur le projet informatique nommé CASA et comprenant SAAQclic.
Elle a expliqué que les communications transmises aux cabinets des ministres concernant CASA étaient davantage pilotées par la haute direction de la SAAQ. Contrairement à d'autres dossiers, Mme Fournier a été moins impliquée et a joué plutôt un rôle d'agente de liaison.
«C'était un dossier qui était vraiment porté par la haute direction. Mon rôle était quand même plus mineur comparativement à d'autres dossiers où j'ai vraiment les mains dedans», a affirmé la fonctionnaire.
Selon son témoignage, elle transmet des documents sur CASA aux cabinets sans contre-vérifier les informations provenant essentiellement de l'équipe des technologies de l'information de la société.
Mme Fournier a répété s'en remettre souvent à ses supérieurs et prendre pour acquis que les données avaient déjà été validées par les différents responsables. Elle n'avait pas les arguments pour «challenger» la direction, a évoqué celle pour qui CASA «était du chinois» à son arrivée à la SAAQ en 2021.
Mme Fournier a dit ne pas avoir participé à certaines rencontres où les budgets et l'échéancier de SAAQclic sont abordés avec des ministres, des membres de leur cabinet ou des représentants du gouvernement. On ne lui aurait pas transmis un document en 2022 où il était question d'un manque à gagner de 222 millions $ pour le projet.
Elle a des discussions de corridor sur de possibles coûts supplémentaires. Quand elle apprend la signature d'un premier extra de 45 millions $ au contrat du consortium à l'automne 2022, Mme Fournier a tenu pour acquis que la haute direction de la SAAQ en avait informé le cabinet de la ministre des Transports.
«Ce n'est pas moi qui allais porter cette nouvelle-là», a-t-elle déclaré.
«Est-ce que c'est normal que, minimalement, on ne vous mette même pas en copie ou dans la loupe avec tout ce qui est transmis aux autorités gouvernementales?», a demandé le commissaire Denis Gallant.
«J'aurais préféré être dans tous les échanges, pouvoir posséder mon dossier, être capable de le suivre et en avoir une meilleure connaissance. Je ne suis pas une boîte à malle dans la vie, a répondu Mme Fournier. J'ai moins de risques d'en échapper quand je suis au courant.»
Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne