Commission d'enquête Gallant
SAAQclic: un vp de la SAAQ ignorait les nombreux bogues détectés avant le lancement

Par La Presse Canadienne
Un vice-président de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) «aurait posé davantage de questions» aux firmes informatiques s'il avait été mis au courant des nombreuses anomalies détectées quelques mois avant le lancement de SAAQclic.
Jean-Philippe McKenzie, vice-président à l'accès sécuritaire au réseau routier de la SAAQ, de qui relèvent les points de service, a complété son témoignage vendredi matin devant la commission Gallant, à Montréal.
M. McKenzie a dit avoir appris lors du témoignage d'un ancien auditeur interne de la société d'État que les bogues s'accumulaient vers l'été ou l'automne 2022 au moment des périodes d'essai.
«J'aurais aimé savoir ces éléments-là en 2022, pas en 2025», a-t-il dit devant la commission qui enquête sur la modernisation technologique de la SAAQ.
Malgré les difficultés persistantes, le feu vert avait été donné à la mise en service de la plateforme, a raconté l'ancien vérificateur interne Vincent Poirier, devant la commission en mai dernier. Il a relaté avoir prédit à l'époque un lancement à l'image des «Grands feux Loto-Québec».
«Ça va péter de partout», avait prévenu M. Poirier à son patron de la vérification interne.
Interrogé par l'avocate de la SAAQ, Audrey Gagnon, M. McKenzie a assuré n'avoir jamais été informé par les auditeurs internes de ces problématiques à l'époque.
«J'étais un nouveau vice-président nommé en septembre (2022). Si l'équipe avait identifié des risques suffisamment graves, qui se sont concrétisés en partie, j'aurais aimé le savoir en amont», a affirmé le cadre.
«Auriez-vous été en mesure d'arrêter tout ça si vous aviez eu l'information? Êtes-vous suffisamment haut dans l'organisme pour arrêter ça?», a demandé le commissaire Denis Gallant.
«On aurait posé davantage de questions sur les essais. On aurait demandé davantage de suivis. C'est sûr», a répondu M. McKenzie. La veille, il a témoigné que, lors de la réunion où le feu vert a été donné, les représentants du consortium étaient confiants et n'avaient fait part d'aucun problème important.
M. McKenzie a également décrit vendredi le climat dans les points de service lors des premières semaines du déploiement de SAAQclic.
Si au départ les clients sont compréhensifs, la situation a ensuite dégénéré, selon M. McKenzie. Il y a «presque des débuts d'émeutes» dans les files d'attente et la police est parfois appelée en renfort, a-t-il raconté.
Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne