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La mobilisation ne faiblit pas

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7 juin 2011
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Par Isabelle Le Maléfan

Plus d’une centaine de personnes ont assisté à la conférence citoyenne intitulée Quelle alternative énergétique au gaz de schiste ?, organisée conjointement par le Comité de mobilisation sur les gaz de schiste de Beloeil et l’Association québécoise de la lutte contre la pollution atmosphérique, le 30 mai dernier au centre culturel de Beloeil.

« L’extraction du gaz de schiste est une problématique importante qui nous concernent tous. C’est la terre qu’on habite, l’eau qu’on boit, l’air qu’on respire. Nous devons intervenir car le risque écologique est trop grand. Et non, l’extraction ne se fait pas en harmonie avec la nature », a lancé le metteur en scène et conférencier Dominic Champagne.

Depuis septembre 2009, date à laquelle l’Association québécoise de la lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) a débuté ses recherches sur l’extraction du gaz de schiste, des dizaines de comités de mobilisation ont vu le jour pour protéger le territoire québécois. Aujourd’hui, sur les 43 comités existant dans la vallée du Saint-Laurent, 18 se trouvent en Montérégie.

Impacts environnementaux

Avec comme leitmotiv « Non au gaz de schiste », les intervenants ont présenté les dangers de cette exploitation sur les sources d’eau potable et le traitement des eaux usées, ainsi que les nuisances sonores, la pollution lumineuse, les émissions de gaz à effet de serre et l’impact financier sur l’immobilier que cela peut causer dans les zones d’exploitation.

« Il faut se poser les bonnes questions : quelles vont être les conséquences du méthane sur la santé, la pollution des nappes phréatiques ? À terme, il pourrait y avoir pas moins de 20 000 puits raccordés au réseau de Gaz Métro », a indiqué Pierre Batellier, coordonnateur au développement durable à HEC Montréal. Quand on sait que l’exploitation d’un puits nécessite la circulation de 1 000 camions sur nos routes, imaginez alors la qualité de l’air. »

Compte tenu de la mobilisation grandissante, les différents comités et l’AQLPA ont de plus en plus d’influence sur le gouvernement. Québec a d'ailleurs demandé au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) de rédiger un rapport sur les orientations pour le développement durable de l’industrie du gaz de schiste.

« Je pensais que nous avions gagné l’opinion publique, a indiqué Dominic Champagne. Quand le rapport est sorti, je fulminais. Dans le Comité de l’évaluation environnementale stratégique, nommé la semaine dernière pour évaluer la pertinence de l’exploitation du gaz de schiste, il n’y a que des représentants de l’industrie. À mon sens, ce comité, sous couvert d’objectivité, va être fortement influencé par l’industrie pour rendre acceptable un projet qui ne l’est pas. »

Alternatives écologiques

Les différents comités et associations proposent diverses alternatives écologiques.

« Le gouvernement ne voit que le pactole que peut représenter cette exploitation, a poursuivi le metteur en scène. Nous ne sommes pas qu’une bande de chialeux. Il y a des alternatives écologiques pour produire du gaz. »

Le biogaz ou le biométhane apparaissent comme des substituts écologiques au gaz de schiste. Leur coût de production est toutefois plus élevé. Le biométhane permettrait de couvrir environ 60 % de notre consommation de gaz naturel, a expliqué Pierre Batellier. Un biométhaniseur a d’ailleurs été inauguré en février 2010 à Saint-Hyacinthe.

Les opposants réclament un moratoire de 20 ans sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste.

Actions à venir

Le comité de mobilisation de Beloeil accueillera, le 14 juin à la cabane à sucre Tétreault de Sainte-Madeleine, les participants de la marche pour le moratoire d’une génération.

« Cette lutte, c’est pour nous, pour nos enfants, pour nos amis, pour nos voisins. Il faut répondre à l’appel car c’est ensemble que nous pouvons y arriver », souligne Pierre Brazeau, coordonnateur de Mobilisation gaz de schiste Mont-Saint-Hilaire.

La population est invitée à se joindre aux marcheurs partis de Rimouski le 16 mai dernier. Après Québec, ils seront à Montréal le 18 juin. « Concernant le lieu et l’horaire, la mise en scène n’est pas encore terminée, a ajouté avec humour Dominic Champagne, un résidant de la région de Lotbinière-Bécancour. Je fais le rêve que, ce jour-là, on puisse réunir des milliers de citoyens des villes et villages de la vallée du Richelieu. »

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