Saint-Antoine-sur-Richelieu : des résidants s'inquiètent d'un projet domiciliaire

Par Fadwa Lapierre
La tension était palpable au conseil municipal de Saint-Antoine-sur-Richelieu du 5 juin dernier. Les citoyens s’étaient déplacés en grand nombre pour signifier leurs inquiétudes face au développement du projet domiciliaire Jardins Saint-Antoine.
Depuis la construction des phases 1 et 2 des Jardins Saint-Antoine, bâtis sur un cours d’eau asséché, certains nouveaux propriétaires et résidants environnants ont des problèmes d’inondations causés par l’écoulement des eaux pluviales. Le 1er mai dernier, une pétition de plus de cinquante signatures a été déposée pour demander un moratoire sur les phases 3 et 4 du projet.
Concerné par le problème, M. Loiselle a exprimé une opinion répandue durant la séance. « On a vu dans les plans des choses peu rassurantes, a dit le résidant. Pourquoi ne pas trouver des mesures pour régler les problèmes déjà existants, avant d’accélérer le projet ? »
Le maire Martin Lévesque a tenu à rassurer les citoyens. « Les plans sont actuellement à l’étude par un ingénieur. Le promoteur ne fera rien tant que les plans ne seront pas approuvés par la Ville et le Ministère. »
Un changement de zonage est requis pour permettre à un autre promoteur d'aller de l'avant avec de nouvelles constructions. La décision sera votée par référendum, entièrement payé par ce promoteur. Les citoyens étaient perplexes quant à la date de l’événement, qui sera tenu à la fête des Pères, le 16 juin prochain.
Selon le maire, cette opposition au changement de zonage a pour objectif de faire pression sur la municipalité concernant le projet des Jardins Saint-Antoine.
Une séance mouvementée
Le mois dernier, le maire a été aperçu au magasin général en train d’arracher un autocollant prônant un moratoire sur l'exploitation des gaz de schiste. Annie Pelletier, commis du magasin général, l’a interpellé durant la séance du conseil. « En tant qu’élu, il est de votre devoir de respecter et de représenter l’opinion de la majorité qui se fait de moins en moins silencieuse, et non la vôtre », a-t-elle déclaré.
Irrité, le maire a abruptement levé la séance et a quitté la salle sous la huée des citoyens, avant la fin de la question. Le conseiller Yvon Plante a agi à titre de maire suppléant.
Un résidant, Denis Campeau, a demandé la démission du maire sur le champ, sous les applaudissements de ses concitoyens. Selon lui, Martin Lévesque aurait fait preuve d’abus de pouvoir et d’intimidation. M. Plante a proposé que les membres du conseil en discutent en caucus.
Près d’une demi-heure plus tard, le maire est revenu pour reprendre la séance. Plusieurs citoyens ont pris la parole pour manifester leurs craintes à propos de l’exploitation des gaz de schiste et sur leur liberté d’expression.
La moitié des conseillers se sont prononcés en faveur du moratoire. Ils ont souligné la proactivité de la municipalité à ce sujet par la présentation d’un mémoire au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement. Martin Lévesque a fait savoir que le conseil se réunira prochainement afin de déterminer sa position officielle sur la question.
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