Un millésime 2012 exceptionnel pour les vignobles d’ici

Par Isabelle Laramée
Si la tendance se maintient, l’année 2012 sera une année exceptionnelle pour les vignerons de la région. Le beau temps, la chaleur et la sécheresse ont donné un petit coup de pouce aux vignes qui ont produit un raisin dont la maturité accrue produira un goût et des arômes plus concentrés.
« Nous pensions que l’an dernier avait été fantastique. Mais cette année, c’est encore mieux », lance d’emblée Monique St-Arnaud, agronome et copropriétaire du vignoble Clos Mont-Saint-Hilaire.
Selon cette dernière, les conditions ont été idéales cet été. La quasi-absence de pluie a empêché la présence de maladies fongiques, un champignon qui s’attaque aux vignes.
Pour Anne-Marie Gagnon, propriétaire du vignoble Les murmures, à Saint-Jean-Baptiste, le beau temps de la saison estivale 2012 a permis aux raisins de se rendre à maturité plus rapidement. Ainsi, lorsque viendra le temps des vendanges, vers la fin septembre ou au début octobre, le raisin sera plus sucré et concentré au goût, ce qui donnera des arômes boisés, notamment. « Si on peut aller plus loin dans la maturité du raisin, celui-ci sera plus sucré », explique-t-elle.
Même chose du côté du Clos Mont-Saint-Hilaire de Mme St-Arnaud, qui explique que les vignes ont déjà connu cette année 900 degrés-jour/vigne (donnée qui comptabilise l’accumulation de chaleur durant l’année) en date du 16 août. En 2011, ce chiffre avait été atteint à la fin du mois d’août.
« Il y a beaucoup de composés thénoliques, ce qui contribue à faire les arômes, précise Mme St-Arnaud. Ce n’est pas juste le taux d’alcool qu’on recherche. Nous recherchons aussi les tanins et les composés thénoliques. »
Les vignes sont aussi très chargées. Bien que les quantités devraient rester les mêmes, le raisin sera moins gros. Tout se jouera donc dans la qualité.
Adapté à notre climat
La réussite des vignobles québécois est notamment liée à l’arrivée de plusieurs nouveaux cépages sur le marché. Plusieurs d’entre eux proviennent du Minnesota, une région mieux adaptée à notre climat nord-américain.
« C’est intéressant, car les cépages français, majoritairement utilisés auparavant, n’atteignaient pas leur pleine maturité », explique Mme St-Arnaud. Maintenant, les vignerons ont plus de facilité à cultiver leur raisin, selon cette dernière.
Des cidres en quantité
Les pommiers auront aussi plus de fruits cette année. Selon Hugo Poliquin, propriétaire de la cidrerie Cryo, la récolte sera abondante.
« Les fruits sont plus petits, mais plus nombreux, dit-il. L’arbre a multiplié ses fleurs, ce qui a fait augmenter le nombre de pommes. Toutefois, étant donné les faibles précipitations cet été, le calibre sera plus petit. »
Le cidriculteur de Mont-Saint-Hilaire estime une augmentation de 10 % à 15 % de son volume total par rapport à l’an dernier, ce qui donnera une plus grande production de cidre.
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