Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Ils sont Autochtones, mais ne le disent pas…

durée 00h00
17 février 2013
2ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par Isabelle Laramée

La nouvelle est tombée en janvier. La Cour fédérale a tranché que les Métis et les Indiens non inscrits étaient des « Indiens » en vertu de la Contistution canadienne. Mais voilà que le gouvernement fédéral vient de porter la décision en appel. Pour les non-inscrits de la Vallée-du-Richelieu, ce revirement pourrait changer bien des choses, notamment les convaincre ou non de « sortir du placard ».

Loin des manifestations du mouvement Idle No More, les autochtones de la région se font plutôt discrets. En fait, plusieurs d’entre eux préfèrent ne pas être identifiés ou veulent carrément garder l’anonymat. À Beloeil et à Mont-Saint-Hilaire, seulement 106 autochtones étaient officiellement enregistrés comme tel selon la loi il y a trois ans. Ils seraient toutefois plus nombreux.

« Il y en a beaucoup plus. Les gens ne les reconnaissent pas, car ils ne s’identifient pas. Nous, on le sait, car ils viennent à la Maison amérindienne et ils racontent leur histoire », indique le fondateur de cet établissement hilairemontais, André Michel.

Ce dernier ajoute que la Loi sur les Indiens, qui statuait leur admissibilité, a été faite au départ pour assimiler les Premières Nations, en refusant de reconnaître notamment les Métis. Pourtant, 85 % des Québécois qui se disent « pure laine » ont du sang amérindien, souligne M. Michel.

Pour celui qui a passé 15 ans de sa vie en compagnie avec des autochtones dans le Nord du Québec, les préjugés et les stéréotypes véhiculés par les médias sont en grande partie responsables de cette négation identitaire.

Des droits qui leur reviennent

La décision de la Cour fédérale n’accorde pas aux Métis et aux Indiens vivants hors des réserves les mêmes droits que ceux demeurant dans les réserves, comme l'exemption de taxes et d’impôts. L’accès gratuit aux soins de santé et à l’éducation, tout comme le droit de négocier des traités territoriaux sera toutefois autorisé. Rappelons qu’il y a quelques années, un Indien qui allait à l’université perdait son statut !

« Il y en a beaucoup plus. Les gens ne les reconnaissent pas, car ils ne s’identifient pas. Nous, on le sait, car ils viennent à la Maison amérindienne et ils racontent leur histoire. » André Michel, fondateur de la Maison amérindienne

« Les Métis n’avaient pas les mêmes droits quant aux études et aux soins de santé. Souvent, les Métis sont des descendants des mères. Les femmes sont maintenant mieux reconnues et c’est un pas de plus dans la bonne direction, soit vers l’égalité », souligne le Beloeillois Jean-François Aubin, descendant direct de la lignée des Malécites.

Pour lui, le fait que les Métis et les Indiens ne vivant pas dans une réserve soient reconnus comme étant « Indiens » à part entière ne changera pas grand-chose dans la vie de tous les jours. Il espère toutefois que les règles d’admission plus étendues inciteront certaines personnes à s'enregistrer comme Indiens et, ainsi, augmenter la force du nombre et de la parole.

Selon le Malécite Richard Ruest, conseiller municipal d'Otterburn Park et membre du conseil d’administration de la Maison amérindienne, cette décision profitera aux générations futures, puisque celles-ci n’auront plus à se battre pour faire valoir leur identité.

« Je suis Québécois, Canadien, mais je suis autochtone avant tout, dit M. Ruest. Cette décision donnera la chance à mes enfants de se faire reconnaitre plus rapidement. »

commentairesCommentaires

2

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

  • CS
    Carl Savard
    temps Il y a 12 ans
    Pour être Métis, il faut faire partie d'une communauté Métisse reconnue comme tel. Est-ce qu'il y a une communauté métisse en Montérégie?
  • RP
    Rino Pinette
    temps Il y a 5 ans
    Je suis d accord a 100 pour 100 on n est indien c' est tout peut importe qui est notre père si notre mère est indienne on est indien si notre père est indien on est indien même si notre mère est blanche donc c est une loi écrite ardes blancs donc c est une discrimination pur

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié hier à 12h00

Des chercheurs québécois identifient des biomarqueurs liés aux douleurs chroniques

Deux biomarqueurs identifiés par une équipe de recherche de l’Université Laval pourraient mener à une gestion améliorée des douleurs musculosquelettiques chroniques (DMC). L'équipe du professeur Clermont Dionne a ainsi constaté que la présence d’acrylamide et de cadmium dans l'organisme augmentait, respectivement, de 24 % et de 56 % le risque de ...

Publié le 8 juillet 2025

Le milieu communautaire alerte le gouvernement face à une pénurie d'autotests du VIH

Un programme ponctuel d'Ottawa — lancé en marge de la 24e Conférence internationale sur le sida à Montréal à l'été 2022 — a permis l'achat et la distribution de trousses d'autotests du VIH, jusqu'en mars 2024. Depuis, et bien que le dépistage soit de compétence provinciale, Québec n'a pas repris le flambeau et le milieu communautaire tire désormais ...

Publié le 7 juillet 2025

Une hausse salariale de 17,4 % «accessible» aux paramédics, dit Québec

Québec indique qu'une hausse salariale de 17,4 % est «accessible en échange de contreparties» pour les ambulanciers paramédicaux sans convention collective depuis deux ans. La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a réagi au lendemain du déclenchement de la grève entreprise par quelque 3300 ambulanciers paramédicaux membres de syndicats ...