Baisse de revenu, perte de stabilité

Par Isabelle Laramée
Les conséquences de la réforme de l'assurance-emploi pourraient être énormes dans la région. C'est du moins ce croient Matthew Dubé, député fédéral du Chambly-Borduas, et de son prédécesseur, Yves Lessard, qui craignent que les employés saisonniers subissent une baisse de revenu et une perte de stabilité.
« Nous sommes portés à parler d'emplois en région périphérique, mais la loi actuelle à un impact direct sur nous. Les producteurs agricoles sont touchés de front, de même que le domaine artistique et scolaire », mentionne l’ancien député fédéral Yves Lessard, qui a fait du dossier de l’assurance-emploi son cheval de bataille.
M. Lessard explique que les employés de soutien des commissions scolaires et les éducatrices, dont le salaire n’est pas réparti sur l’ensemble de l’année, devront accepter cet été un emploi pouvant être jusqu’à 30 % moins bien rémunéré.
Même son de cloche du côté de Matthew Dubé, pour qui la nouvelle loi menace le milieu communautaire. « Je suis en contact avec les différents intervenants du milieu. J’ai rencontré la semaine dernière la Corporation de développement communautaire de la Vallée-du-Richelieu pour discuter de la façon dont la nouvelle loi les affecte. Notre discussion m’a permis de recueillir des faits vécus pour contester à Ottawa. »
Outre la baisse de revenu, la perte de stabilité des employés est une préoccupation pour les deux hommes. « Lorsque quelqu’un quitte son emploi, l’employeur vient de perdre automatiquement la fidélité de l’employé, car il est lié à son nouvel employeur pour le temps que durera le contrat d’embauche », souligne M. Lessard.
Il précise aussi que le salarié est obligé d’accepter les conditions d’embauche et la durée du contrat, et ce, même si son emploi principal doit reprendre durant ce temps. Si ce dernier rejette l'offre, sa décision sera perçue comme un refus de travailler. Il n’aura alors pas le droit à l’assurance-emploi, explique l'ex-député.
Des solutions ?
Selon eux, l’impact se fera sentir dès cet été. Afin de contrer l’effet négatif que pourraient avoir de telles mesures sur l'économie locale, Matthew Dubé croit que la solution passe par la concertation des différents milieux.
« Les élus, les députés, les entrepreneurs et la chambre de commerce devront se parler constamment afin d’établir un réseau dans lequel les employés pourraient naviguer dans le but de maintenir une stabilité », affirme-t-il, citant en exemple des employés d’un terrain de golf qui seraient invités à travailler dans un hôtel durant l’hiver.
Pour avoir vécu le rapatriement au Québec de certains programmes gouvernementaux, alors qu’il travaillait à Ottawa, Yves Lessard souhaite le même sort pour l’assurance-emploi. Selon lui, « prendre les choses en mains permettrait un meilleur contrôle », dit-il, ajoutant que les démarches doivent commencer maintenant.
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