Des résidants craignent de perdre leur tranquillité

Par Isabelle Laramée
Pour plusieurs résidants du secteur de l'école Mountainview, à Otterburn Park, l'aménagement d'un skatepark sur le terrain de l'établissement serait une véritable nuisance. Ceux-ci s'inquiètent du bruit et des attroupements et veulent que la Ville revienne sur sa décision.
Deux pétitions d’une centaine de signatures ont été remises aux élus à l’occasion de la dernière séance du conseil municipal, le 18 mars.
« La planche à roulettes peut générer entre 70 et 80 décibels s’il y a plusieurs planches en même temps. Le problème, c’est l’impact de la planche au sol, qui est l’équivalent en bruit d’un bâton de baseball qui frappe une balle. Mettez ces bruits à répétition et à intervalles plus ou moins réguliers, ça tombe un peu sur les nerfs », a tenu à faire remarquer Claire Gagné, une résidante du secteur.
Mme Gagné a demandé à la municipalité d’effectuer une étude pour connaître le niveau de bruit qui se dégagerait du parc avant d'aller de l'avant avec le projet.
Le maire d'Otterburn Park, Gérard Boutin, a mentionné avoir pris connaissance de diverses études de bruit réalisées pour d'autres municipalités. Selon lui, le bruit d’un parc de planches à roulettes est acceptable dans un quartier résidentiel et ne dérangera pas la quiétude des résidants du secteur.
« Nous ne pouvons pas faire d’études tant que le parc n’est pas en place. Nous pouvons nous référer à des données existantes qui ont été colligées ailleurs, mais nous ne pouvons pas reproduire le même bruit ici quand nous n’avons pas encore l’équipement », a dit M. Boutin, ajoutant que l’emplacement exact du skatepark, dans le parc de l'école, n’a pas encore été choisi. La Commission scolaire Mountainview prête le terrain à la municipalité en échange de services.
Pour les 10 à 14 ans
Certains citoyens présents à la séance du conseil ont aussi dit être inquiets des possibles rassemblements d'adolescents au futur parc de planches à roulettes, et ce, même si les installations sont destinés à des jeunes de 10 à 14 ans.
« Je pense que c’est utopique de croire que ce sera des jeunes de moins de 14 ans qui iront au parc. Je ne veux pas généraliser, mais ces environnements-là risquent d’attirer d’autres genres de personnes, comme des petits revendeurs de drogue », a dit Richard Provençal, qui réside sur la rue Sharron.
Le maire s’est voulu rassurant en précisant que les installations, qui ont déjà été achetées au coût de 65 000 $, ne seront pas intéressantes pour les adolescents de plus de 14 ans.
« Les spécialistes nous ont suggéré cet équipement pour rejoindre la tranche d’âge des 10 à 14 ans, a-t-il précisé. Selon eux, les installations seront tellement ''bébé'' pour les grands qu’ils ne voudront même pas y aller. »
Même si le niveau de difficulté des installations ne sera pas élevé, le port de protecteurs sera obligatoire, a ajouté M. Boutin.
Sans clôture
Les résidants ont par ailleurs sursauté en apprenant que le futur parc de planches à roulettes ne sera pas clôturé. La conseillère Ève Sapina a expliqué qu'une clôture ne dissuade pas pour autant les jeunes à fréquenter un parc en dehors des heures d’ouverture.
« À Montréal, des études ont déterminé qu’un skatepark non clôturé était moins dangereux qu’un parc clôturé. C’est une des raisons qui nous a poussés à prendre cette décision », a expliqué Mme Sapina, sans donner plus de précision.
Plusieurs questions ont d'ailleurs concernées la sécurité des lieux. M. Boutin a fait savoir que la sécurité sera faite de façon ponctuelle et que des caméras seraient installées.
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