Vente du boisé des Perdrix : Otterburn Park ira de l’avant

Par Isabelle Laramée
Malgré la signature d'un registre réunissant 492 noms de résidants en désaccord avec le changement de zonage et la vente du boisé de la rue des Perdrix, Otterburn Park ira de l’avant.
La Ville approuvera prochainement un nouveau plan d’urbanisme qui permettra notamment la construction de maisons sur ce terrain.
Selon le maire Gérard Boutin, il en va de la démocratie, puisque la majorité des citoyens se sont dit en faveur d’un tel changement. « Il y a 6275 électeurs à Otterburn Park et il n’y en a que 492 qui se sont exprimés sur des sujets qui, parfois, n’étaient même pas concernés par les registres. Ça représente quel pourcentage de la population? C’est une minorité, quand même. Pourquoi la majorité ne pourrait pas être considérée également? C’est notre prétention. On gère pour la majorité et pour l’ensemble de la communauté, et non pour un groupe minoritaire », a indiqué M. Boutin en point de presse, le 12 juin.
Le maire rejette ainsi les allégations du Comité Vert l’avenir, à l’effet que la Ville aurait volontairement fait de l'obstruction en ralentissant le processus de la signature du registre concernant le plan d'urbanisme, tenu le 6 juin.
Il conteste de plus la légitimité de la liste de 525 noms recueillis par le Comité Vert l’avenir à l’entrée de l'hôtel de ville, où les citoyens pouvaient signer le registre.
Danielle Lavoie, une résidante qui a contacté personnellement des signataires de la liste du Comité Vert l’avenir, affirme que tous ont bel et bien signé le registre officiel. Des procédures seront entamées sous peu par le comité afin de faire la lumière sur la situation. Le Directeur général des élections sera entre autres contacté.
La Ville a par ailleurs expliqué sa position concernant le grand nombre de signatures demandé à l’intérieur d’un laps de temps de 10 h. Les opposants déploraient le fait de n'avoir qu'une minute et vingt secondes pour signer le registre s’ils voulaient atteindre le nombre nécessaire de signatures pour bloquer le projet, soit 500.
« Selon leurs calculs, ils n’auraient même pas pu atteindre 400 signatures et voilà qu’il y en a eu 492, réplique M. Boutin. Alors c’est possible. Les règles d’ouverture d’un registre sont dictées et nous ne pouvons pas donner jusqu’à minuit le soir. La démocratie ne fonctionne pas comme cela. »
Il affirme que beaucoup de citoyens à qui on avait demandé se présenter à l'hôtel de ville ne savaient pas réellement pourquoi ils étaient là. Ce sont les explications et les précisions aux signataires qui ont ralenti le processus, selon lui.
Des élus sur la sellette
La Ville d’Otterburn Park déplore l’agissement de certains élus, qui auraient fait du « travail partisan ». Gérard Boutin affirme que la Loi sur les élections et les referendums dans les municipalités n’autorisent pas les élus à manifester leur appui ou leur opposition sur les lieux de la signature d'un registre.
Le Directeur général des élections sera contacté à cet effet et des mesures pourraient être prises contre les élus concernés.
Appels haineux
Les membres du personnel municipal, ainsi que des élus reçoivent par ailleurs des appels aux propos haineux, indique le maire. Selon lui, le climat est très négatif.
« Nous avons depuis quelques jours des messages haineux sur nos boites vocales. Nous faisons l’objet de gestes disgracieux, les commentaires désobligeants ne cessent pas. Je dis aux citoyens de rester vigilants et de refuser de cautionner cette pratique et cette attitude de confrontation, qui sont prônées par certains individus. J’ajoutai que la démocratie présuppose les règles les plus élémentaires de civisme. »
Gérard Boutin fait savoir que la police sera contactée sous peu en lien avec ces événements.
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