Une noyade en cinq ans

Par Isabelle Laramée
Malgré une augmentation constante d’année en année du nombre de piscines sur le territoire, les noyades restent très rares. Selon les données de la Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent, obtenues par le Vallée-du-Richelieu Express.ca, une seule noyade a eu lieu depuis 2009 dans les trois plus grandes villes du secteur, soit Otterburn Park, Mont-Saint-Hilaire et Beloeil.
Pourtant, on dénombre 6094 piscines extérieures au total dans ces trois municipalités. Le risque de noyades reste quand même omniprésent, insiste le sergent responsable des communications à la Régie, Pierre Tremblay. La police recense seulement les noyades et non le nombre d’opérations de sauvetage et de réanimation qui, d'après le sergent Tremblay, sont plus fréquentes. Ce dernier se rappelle notamment du sauvetage d’un bébé récemment.
Les données de la Régie n'incluent pas non plus les personnes décédées à l’hôpital des suites d’une noyade. « Il se peut qu’un enfant ait eu un malaise et qu’il ait été transporté en ambulance à l’hôpital et qu’il soit décédé, dit-il. Nous ne pouvons pas retracer les décès qui ont lieu après les opérations policières. »
Pour prévenir les risques de mort, plusieurs municipalités ont maintenant des règlements obligeant à limiter l’accès aux piscines résidentielles. « C’est là le danger, car les enfants grimpent, il y a plusieurs choses qu’on doit penser, comme installer le filtreur à une bonne distance de la piscine ou en hauteur », souligne M. Tremblay.
En date du 16 juin 2013, 13 noyades sont survenues depuis le début de l'année au Québec, selon les données de la Société de sauvetage du Québec. En 2012, on en dénombrait 28 à pareille date. Ce nombre pourrait augmenter avec l’ouverture des piscines résidentielles en cette saison estivale.
Afin de prévenir les risques, la Société de sauvetage du Québec a mis sur pied une vaste campagne de sensibilisation. « Pour réussir sa baignade, ça prend deux ingrédients : un aménagement sécuritaire et un encadrement sécuritaire. », a indiqué le directeur général de l'organisme, Raynald Hawkins, à l’occasion du lancement de la campagne Baignade parfaite.
Piscines publiques sous haute sécurité
Les responsables des piscines municipales de Beloeil, de Mont-Saint-Hilaire et d'Otterburn Park font de la sécurité leur cheval de bataille. Aucun incident ne s’est d'ailleurs produit en 2012, malgré la présence de plus de 200 baigneurs par jour dans chacune des installations.
Avec la venue des groupes des différents camps de jour, la règlementation doit être respectée à la lettre. « Nous avons une politique d’accueil de groupe depuis 2011. Nous devons nous assurer d’avoir tout en mains pour être blindés contre les accidents. Notre ration du nombre d’enfants par adulte n’est pas le même que celui des camps de jours. Il y a moins d’enfants par adulte à la piscine et nous nous assurons que les groupes ont le bon nombre de personnes responsables », précise Julie Pelletier, coordonnatrice aux loisirs à la Ville de Beloeil.
La piscine intérieure de Mont-Saint-Hilaire a aussi ajusté ses règlements afin de prévenir les accidents. Ainsi, les jeunes des groupes scolaires et des camps de jours sont identifiés selon leurs habiletés à la nage.
« Certains jeunes ont des bracelets de couleurs lorsqu’ils viennent au camp de jour. Ces jeunes doivent absolument avoir des flotteurs », souligne Marie-Claude Duguay, chef de division aux activités sportives et récréatives à Mont-Saint-Hilaire.
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