Budget 2015: Mont-Saint-Hilaire à la croisée des chemins
Les citoyens de Mont-Saint-Hilaire verront leur compte de taxes augmenter de 3,59 % en 2015, soit 110 $ pour une résidence unifamiliale moyenne de 383 000 $. La Ville spécifie toutefois que les deux tiers des propriétaires auront une hausse moins importante.
Devant l’absence de nouveaux revenus et face à des hausses inévitables des dépenses, les élus estiment avoir réussi à limiter l’augmentation. Mentionnons également que l’impact du pacte fiscal transitoire ne sera pas taxé.
«Nous faisons face à une situation inhabituelle. Nous avons choisi, collectivement, de mettre un frein au développement de la Ville pour mieux planifier les prochains développements. Mais cela a un prix, surtout que d’autres éléments affectent nos revenus à la baisse alors que les dépenses sont inévitablement à la hausse et que nos besoins en investissements sont importants. Mont-Saint-Hilaire est aujourd’hui à la croisée des chemins», explique le maire Yves Corriveau.
Aucun nouveau revenu
La baisse de la subvention pour les matières recyclables, celle de l’entente pour le développement culturel et la réduction des émissions de permis ainsi que d’autres facteurs ont annulé les quelques rares augmentations de nouveaux revenus.
De plus, la pause dans le développement de la Ville se traduit, notamment, par une baisse moyenne de la moitié des investissements pour de nouveaux bâtiments et ce, jusqu’en 2017. Aussi, les nouvelles valeurs portées au rôle d’évaluation avaient généré environ 418 000 $ en 2014 alors qu’elles ne seront que de 152 800 $ en 2015. C’est donc une baisse de revenus d’environ 265 000 $.
Concrètement, excluant la hausse du taux de taxation (818 200 $) et de la tarification (25 000 $) de même que l’appropriation additionnelle d’argent dans le surplus par rapport à l’an dernier (85 200 $), la Ville n’aura pratiquement aucun nouveau revenu soit, 3 400 $ sur un budget de près de 32 millions (0,01 %).
Hausse des dépenses
D’un autre côté, juste par les effets de l’inflation, les dépenses augmentent. Pour le Conseil municipal, il était essentiel que la Ville prêche par l’exemple avant de se tourner vers les citoyens. «Pour 2015, nous avons compressé nos dépenses au point où, pour ce qui est des services que contrôle la Ville, la hausse est de 1,98 %, soit sous l’inflation qui est à 2,2 %», mentionne M. Corriveau.
Par ailleurs, la hausse de l’ensemble des quotes-parts aux organismes régionaux est de 3,34 %. Elles augmentent d’un peu plus de 270 000 $ par rapport à 2014 pour atteindre près de 8,4 M$.
Impact du pacte fiscal
Les coûts du pacte fiscal transitoire sont d’environ 300 000 $ pour Mont-Saint-Hilaire. «Nous avons choisi d’absorber entièrement cet impact et de ne pas le taxer aux citoyens. Nous voulons croire en l’aspect transitoire de cette situation. Nous sommes confiants que les négociations entre les Villes et Québec porteront fruit et que les résultats bénéficieront aux deux paliers de gouvernements ainsi qu’à l’ensemble des citoyens», ajoute le maire.
Concrètement, 200 000 $ seront pris à même le surplus accumulé et 100 000 $ seront absorbés dans les centres de responsabilité de la Ville, mais sans impact pour les services aux citoyens.
Investissements importants
Le Plan triennal d’immobilisation prévoit le financement de projets déjà identifiés de l’ordre de 12,6 millions de dollars pour la prochaine année, de 15,5 millions en 2016 et de 11,1 millions en 2017. La construction de la nouvelle caserne incendie, la réhabilitation du réseau d’aqueduc, la réfection de plusieurs rues ainsi que le maintien des actifs que sont les bâtiments, dont l’hôtel de ville, et le renouvellement des équipements représentent les principaux engagements que la Ville devra prendre.
Le maire Corriveau tient à rappeler que par le passé, «la Ville a choisi d’investir dans des services plus directs aux citoyens, tout en maintenant un taux de taxation très concurrentiel. On pense par exemple au pavillon Jordi-Bonet, aux aménagements de nos parcs, du Quai municipal, de la bibliothèque Armand-Cardinal et du centre aquatique, tous des équipements extrêmement appréciés des citoyens. En contrepartie, plusieurs infrastructures et bâtiments municipaux doivent, aujourd’hui, faire l’objet d’une importante attention de notre part.»
La dette
Ces importants travaux auront un impact sur la dette à l’ensemble. En 2015, elle augmentera de 4,3 M$ pour s’établir approximativement à 43,1 millions $. Le service de la dette à l’ensemble représentera près de 15 % du budget de fonctionnement alors qu’il était à 15,65 % en 2010.
Quant au service de la dette globale pour la Ville, il augmentera de 302 700 $, soit 6,49 %. Néanmoins, l’endettement total net à long terme de Mont-Saint-Hilaire se situe nettement sous la moyenne québécoise des villes de tailles comparables, par rapport à sa richesse foncière uniformisée.
Consultations annoncées pour 2015
La pause du développement de la Ville est principalement liée aux nouvelles balises du Plan métropolitain d’aménagement et de développement qui demande, incidemment, aux municipalités de revoir leur plan d’urbanisme.
Le Conseil avait déjà décidé d’échanger avec les citoyens sur cet aspect fondamental pour l’avenir de Mont-Saint-Hilaire. «Avec les défis financiers qui se présentent également à nous, c’est à un véritable rendez-vous auquel notre communauté est conviée. Nous devrons relever ces défis collectivement, en tenant compte de l’aménagement de notre territoire, des services offerts, des investissements nécessaires, des impacts fiscaux que tout cela implique et, globalement, de notre qualité de vie», conclut Yves Corriveau qui présentera les modalités des consultations d’ici le printemps.
SOURCE: communiqué
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