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La situation justifierait d’en faire davantage

La représentante syndicale Fabienne Chabot réagit au 16e bilan des directeurs de protection de la jeunesse

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3 octobre 2019
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Par Salle des nouvelles

Fabienne Chabot, représentante nationale du syndicat de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) pour le CISSS de la Montérégie-Est, a réagi au 16e bilan annuel des Directeurs de la protection de la jeunesse (DPJ) rendu public la semaine dernière.

« Les plus récentes statistiques annuelles concernant le nombre de signalements faits auprès de l’ensemble des directions de la protection de la jeunesse (DPJ) confirment encore une fois que la situation globale se détériore. Et, jusqu’à maintenant, les mesures annoncées en juillet dernier par le ministre Carmant ne semblent pas capables d’endiguer la pression sans cesse croissante qui afflige le réseau de la DPJ, de la réception des signalements jusqu’à la fin des interventions. »

Ce bilan fait état, dans la région, d’une hausse de 10 % des signalements traités par rapport à l’an dernier. Hausse qui s’ajoute à celles similaires des années précédentes. Comment l’investissement supplémentaire annoncé en début d’été, de l’ordre de 5,6 M $ en Montérégie, aidera-t-il à faire face à cette augmentation constante?

 

Un total de 270 M $ serait nécessaire pour répondre aux demandes

Selon Fabienne Chabot, pour l'heure, cet argent permet essentiellement de transformer des postes à statut précaire en postes permanents (un processus qui n’est pas terminé). « Une bonne nouvelle pour les titulaires de ces postes, convient Fabienne Chabot, mais c’est loin d’être suffisant. Il n’y a pas plus de bras pour faire le travail sur le terrain et il y en aura peu à court terme, déplore-t-elle. Et voilà que le bilan 2018-2019 nous confirme que la charge de travail continue d’augmenter. Il faudra donc que Québec en fasse davantage si on veut juguler le problème. »

L’APTS déplore le fait que les changements apportés visent prioritairement une réduction des listes d’attente. « Une véritable amélioration doit passer par la réduction, voire l’élimination de la surcharge, une meilleure organisation du travail, des mesures pour retenir et attirer le personnel ainsi que l’élimination de la violence faite aux intervenants », précise-t-elle.

L’APTS a déjà fait savoir qu’un total de 270 millions $ seraient nécessaires à l’échelle provinciale pour répondre à l’ensemble de ces besoins. Les services se sont systématiquement désagrégés au fil des ans sous l’effet des compressions budgétaires et du sous-investissement, et ce, tant en première ligne que dans les Centres jeunesse. « Dans ces conditions, je vois mal comment les directeurs de la protection de la jeunesse pourront relever le défi qu’ils se sont donné d’infléchir la tendance et d’offrir un monde meilleur à nos enfants, explique Fabienne Chabot. Sans investissements supplémentaires conséquents, ça reste un vœu pieux. »

 

Vers un dialogue entre employeur et syndicat

La présidente de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, Régine Laurent, a récemment souligné que la commission n’hésiterait pas à produire des recommandations préliminaires si des solutions évidentes apparaissaient en cours de route.

Pour l’APTS, ce 16e bilan des directeurs de la DPJ et les limites apparentes des investissements annoncés en juillet dernier, imposent une solution évidente : investir davantage tout de suite. « Ne pas le faire, prévient Fabienne Chabot, équivaut à « tabletter » les enfants du Québec, pour reprendre la crainte récemment exprimée par madame Laurent. Personne ne veut
d’un autre Granby.
»

Tout n’est pas sombre cependant, souligne la représentante de l’APTS. Les événements survenus en Estrie ont contribué à ouvrir des yeux et à améliorer les canaux de communication avec l’employeur local. « Un dialogue que nous n’avions pas eu depuis longtemps entre employeur et syndicat s’installe », se réjouit Fabienne Chabot.

L'équipe a aussi rencontré au cours de l’été 14 députés de la région dans le cadre de notre campagne « Toutou cherche député∙e d’accueil ». Ils ont reçu de la part de ces députés un accueil sincère à la réalité des jeunes suivis par les intervenants du Centre jeunesse.

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