Espèces vulnérables et tortue rare
Un groupe de conservation protège cinq îlots de la rivière Richelieu

Par Catherine Deveault
Conservation de la nature Canada (CNC) acquiert cinq îlots de la rivière Richelieu, en Montérégie, pour en préserver la nature. Situées de part et d’autre de l’île aux Noix, connue pour son Lieu historique national du Fort-Lennox, ces îlots sont des milieux humides riches de vie terrestre et aquatique.
Ces nouveaux terrains de 8,3 hectares sont constitués de marais, de prairies humides et de marécages arborescents. Ils ont été acquis par CNC dans le cadre du Projet de partenariat pour les milieux naturels, et seront étudiés au courant de l’année pour déterminer les espèces présentes. L’abondance d’espèces végétales et animales des réserves naturelles avoisinantes, sur les rives du Richelieu, est de bon augure pour ces îlots aux habitats semblables.
Les cinq îlots correspondent à l’habitat idéal de plusieurs espèces menacées, dont le petit blongios. Plus petit héron d’Amérique du Nord, cet oiseau, désigné vulnérable au Québec et menacé au Canada, n’est présent au Québec que dans l’extrême sud. Il a été répertorié sur l’île aux Noix et CNC espère que la protection des îlots voisins assurera sa protection dans la région.
« J’ai eu la chance de me rendre en barque sur les îlots au moment de l’acquisition. Bien qu’il ne s’agisse que de petits bouts de terre, la biodiversité y est riche et on voit le respect qui a été accordé à ces milieux naturels par les anciens propriétaires. C’est comme si ces îlots étaient demeurés intacts. »
- Chantal Cloutier, chargée de projets à Conservation de la nature Canada.
Il y a plusieurs années, la rivière Richelieu comptait parmi ses résidents la tortue-molle à épines, qui a aujourd’hui déserté le territoire. Cette espèce, désignée menacée au Québec, est présente uniquement dans la rivière aux Brochets (plus à l’est). Cependant, des informations reçues permettraient de croire à une possible présence de cette tortue dans les environs de l’île aux Noix. Bien que ces mentions n’aient pas encore été vérifiées par des experts jusqu’à présent, CNC espère éclaircir ce mystère lors de son inventaire de terrain à l’été 2022.
Mobiliser la population canadienne
Ces îlots appartenaient à la famille Racicot-Toupin depuis plusieurs décennies. Le père, Yves Racicot, les avait achetées en 1964 pour y camper en famille durant l’été. Les trois enfants, riches de ces souvenirs, souhaitent maintenant protéger cette nature pratiquement intouchée, et les merveilles dont elle recèle.
Ce projet démontre comment CNC accélère le rythme de la conservation au Canada. Au cours des deux dernières années seulement, le travail de CNC a influencé la protection de plus de 1 million d’hectares (presque deux fois la superficie de l'Île-du-Prince-Édouard), et ce, d’un océan à l’autre et à l’autre. Dans les années à venir, l’organisme doublera son impact en mobilisant la population canadienne et en livrant des résultats durables et d’envergure en conservation.
Face au déclin rapide de la biodiversité et aux changements climatiques, la nature est notre alliée. Et aucune de ces crises ne pourra être résolue sans que soit conservée la nature. Lorsque la nature prospère, nous en profitons tous.
« Chaque parcelle de terre, aussi petite soit-elle, fait une différence pour la protection du territoire québécois et des espèces qui s’y trouvent. Je suis persuadé que CNC contribuera à la protection des habitats et à la survie, notamment des espèces vulnérables ou menacées qu’ils pourraient trouver sur le territoire. Merci à CNC pour cet important projet de conservation, rendu possible grâce aux sommes que nous leur avons octroyées dans le cadre du Projet de partenariat pour les milieux naturels. »
- Benoit Charette, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.