Les universités québécoises tiennent aux étudiants étrangers
Par La Presse Canadienne
Les administrateurs et les professeurs des universités québécoises saluent le rejet par le gouvernement Legault de l'idée lancée par le ministre fédéral du Logement de plafonner le nombre d'étudiants étrangers admis au pays.
Ils affirment qu'un tel plafonnement ne contribuera pas à remédier à la pénurie de logements, mais nuira à la recherche universitaire et privera le Québec d’immigrants qualifiés.
Lundi, le ministre fédéral du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités, Sean Fraser, a suggéré que pour réduire la demande de logements au pays, on pourrait notamment admettre moins d'étudiants étrangers. Leur nombre a connu une croissance explosive au cours des dernières années.
Le premier ministre François Legault et d'autres ministres ont rapidement rejeté cette idée, rappelant à Ottawa que l'éducation est un champ de compétence provinciale.
Daniel Jutras, recteur de l'Université de Montréal, se dit lui aussi opposé à un plafonnement, en raison des avantages que ces étudiants étrangers apportent aux programmes de recherche.
Víctor Muñiz-Fraticelli, professeur de droit et de sciences politiques à l'Université McGill, ne croit pas qu'il y ait un lien entre la pénurie de logements dans les plus grandes villes du Canada et le nombre croissant d'étudiants étrangers admis dans les universités, qui ne représentent qu'une petite fraction des résidents.
Selon un rapport du ministère de l'Éducation du Québec, il y avait environ 48 400 étudiants étrangers dans les universités de la province au cours de l'année scolaire 2019-2020, soit 14 % du nombre total d'étudiants.
Plus de 540 000 nouveaux permis d'études ont été délivrés à des étrangers par le gouvernement fédéral en 2022, soit une hausse de 24 % par rapport à 2021.
«C'est au gouvernement du Québec de choisir les mesures, a prévenu mercredi le premier ministre Legault. On est en train de regarder ça, on n'a pas la réponse, mais une chose qui est sûre, c'est que la réponse va venir de Québec, pas d'Ottawa.»
La ministre des Relations internationales, Martine Biron, a de son côté souligné que l'apport d'étudiants étrangers augmentait le nombre de locuteurs francophones au Québec.
La Presse Canadienne
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