Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Association de la construction du Québec

Étude: décloisonner les métiers de la construction pour gagner en productivité

durée 10h00
5 septembre 2023
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

L'industrie de la construction au Québec accuse un retard en matière de productivité par rapport à l'Ontario. Pour atténuer cet écart, il faudrait décloisonner les métiers et accroître la mobilité interrégionale des travailleurs.

C'est ce que plaide l'Association de la construction du Québec (ACQ), à la lumière d'une étude qu'elle a fait faire sur la productivité dans l'industrie. L'association patronale a aussi mené une consultation en demandant à 112 entrepreneurs d'évaluer jusqu'à quel point et par quels moyens leur productivité pourrait être accrue.

En matière de productivité de l'industrie québécoise par rapport à celle de l'Ontario, «l’écart moyen a été de 7,56 %, mais il atteignait 10,4 %  en 2022, démontrant une certaine détérioration. Étant donné la similitude entre les deux économies, la proximité géographique et la prise en compte des effets de l’inflation, il est difficile d’expliquer ce qui justifie un tel écart», affirme-t-on dans l'étude.

Les entrepreneurs consultés ont estimé que le décloisonnement des métiers de la construction, pour obtenir une plus grande polyvalence des travailleurs, permettrait des «gains potentiels» de 10 % d'heures de travail, ce qui réduirait du tiers l'écart de productivité avec l'Ontario.

Selon la Commission de la construction du Québec, en 2022 l'industrie de la construction a enregistré 210,2 millions d'heures de travail. L'ACQ postule donc que 21 millions d'heures de travail pourraient être ajoutées

«En termes clairs, c'est 25 écoles primaires qu'on pourrait construire de plus au Québec», a avancé Guillaume Houle, porte-parole de l'ACQ, en entrevue.

M. Houle assure qu'il ne veut pas décloisonner à tous crins et demander à des électriciens ou des plombiers de faire de la peinture. Il voudrait par contre plus de polyvalence dans des métiers comme plâtrier, peintre, charpentier-menuisier.

Il précise qu'«il manquait 11 000 travailleurs dans le secteur de la construction au premier trimestre de 2023».

«On se pose la question: comment on peut faire plus avec moins, dans un contexte où il manque des travailleurs», ajoute M. Houle.

Mobilité entre les régions

Un autre moyen suggéré par l'ACQ pour accroître la productivité est de lever des barrières à la mobilité interrégionale des travailleurs.

À l'heure actuelle, il existe des règles et une limite au nombre de travailleurs qu'un entrepreneur peut emmener avec lui, lorsqu'il décroche un contrat dans une autre région que la sienne.

«Le fait est que l'employeur ne peut pas embaucher qui il veut, actuellement. Et ça limite, dans les régions, la saine concurrence», affirme M. Houle.

Cette question de la priorité d'embauche régionale avait fait parler d'elle lors des audiences de la Commission Charbonneau. Cette notion est parfois la cause de frictions, lorsque des travailleurs de la construction sans emploi, dans une région, voient débarquer un entrepreneur d'une autre région pour s'activer à un chantier avec ses propres travailleurs.

Parmi les autres moyens identifiés pour accroître la productivité, on note une meilleure formation des travailleurs, ainsi que des superviseurs et gestionnaires.

L'ACQ lance cette étude alors que le ministre du Travail, Jean Boulet, a annoncé une réforme de l'industrie de la construction pour l'automne. Le ministre veut notamment faciliter la reconnaissance de la formation reçue hors du Québec et la reconnaissance de l'expérience acquise par des travailleurs dans une industrie connexe à celle de la construction.

Ces questions de la mobilité interrégionale et du décloisonnement des métiers sont chères aux syndicats de l'industrie de la construction — ce qui augure d'intenses débats à venir.

Lia Lévesque, La Presse Canadienne

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié à 9h00

Plus de 428 000 Québécois quittent les urgences sans avoir été soignés

Des centaines de milliers de Canadiens quittent chaque année les urgences sans avoir été soignés, une tendance qui continue de prendre de l'ampleur. Le Québec est la province qui compte le plus de patients qui repartent à la maison sans soins, et de très loin. Selon un rapport de l'Institut économique de Montréal (IEDM) publié jeudi, en ...

Publié hier à 18h00

Les mariages de couples du même genre augmentent, mais le mariage reste peu fréquent

Vingt ans après avoir été légalisés au Québec en 2004, les mariages de couples du même genre ont atteint un sommet en 2024, soit 743, mais ces mariages ne représentent toujours que 3 % de l’ensemble des mariages, une proportion qui est relativement stable depuis quelques années. Dans son Bulletin sur les mariages en 2024 publié mercredi, ...

Publié hier à 15h00

Négociations avec les médecins: Dubé prêt à mettre de l’eau dans son vin

Face à des négociations difficiles avec les médecins, le ministre de la Santé, Christian Dubé, accepte de mettre de l’eau dans son vin. Il propose que la part de la rémunération des médecins qui soit liée à des indicateurs de performance passe de 25 % à 15 %. L’information, d’abord rapportée par Radio-Canada mercredi, a été confirmée par La ...