Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Santé

On se prépare déjà pour la prochaine bataille contre l'industrie de la nicotine

durée 15h00
31 octobre 2023
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Après le vapotage, les capsules comestibles! L’industrie du tabac, qui a ciblé les jeunes avec la cigarette, les cigares et le vapotage, se tourne maintenant vers la nicotine comestible.

Alors que l’on souligne, ce mardi, l’entrée en vigueur de nouvelles règles interdisant les arômes et les designs attrayants dans les produits de vapotage, les organismes engagés dans le combat contre le tabagisme préparent déjà le prochain round.

De l’avis de plusieurs intervenants interrogés par La Presse Canadienne, la prochaine bataille pourrait bien porter sur la nicotine comestible. Il s’agit de sachets que l’on place dans la bouche et qui libèrent de la nicotine. Évidemment, la substance psychoactive qui entraîne une forte dépendance est bien camouflée derrière un arôme agréable de petits fruits ou autres.

Une simple recherche en ligne permet de constater que ces produits sont déjà commercialisés un peu partout dans le monde et qu’ils font déjà l’objet de mises en garde des autorités de la santé.

Le Dr Nicholas Chadi, pédiatre et chercheur spécialisé en médecine de l'adolescence et en toxicomanie, parle de ces pochettes comme étant l’un des principaux produits émergents à surveiller.

«On voit apparaître ces produits de plus en plus aux États-Unis, ce qui pourrait certainement arriver chez nous au Québec, au Canada. C'est une industrie qui sait très bien se réinventer, donc on il faut rester vigilant», poursuit-il.

Son message vise à éviter que les jeunes développent une dépendance à la nicotine puisque les études démontrent que cela peut avoir des conséquences sur leur cerveau, leur santé mentale et les rendre plus vulnérables à développer d’autres dépendances.

La directrice générale du Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS), Annie Papageorgiou, connaît bien son adversaire. «On a affaire à la même industrie qui est derrière les cigarettes, alors ils ont les mêmes pratiques, les mêmes façons de faire du marketing. Bien qu'on leur mette des règlements, ils trouvent toujours un moyen d'être ingénieux», rappelle-t-elle en ajoutant que cette industrie dispose d’importants moyens financiers.

Député de Marquette et porte-parole de l’opposition officielle en matière de saines habitudes de vie, Enrico Ciccone a lui aussi eu affaire au lobby du tabac. «À la minute que j'ai commencé à poser des questions, j'ai été inondé», a-t-il partagé en faisant référence à ses réseaux sociaux où les porte-voix de l’industrie sont très actifs.

Il y voit une motivation à rester cohérent avec ses positions afin de «protéger les générations futures». 

Marché noir?

D’autre part, même si l’on parvient à limiter au minimum l’accès physique aux produits de tabac ou de vapotage, il restera toujours des moyens de contourner l’interdiction, croit le gestionnaire de l’équipe de la défense de l’intérêt public à la Société canadienne du cancer, David Raynaud.

Il prévient cependant que l’achat en ligne est aussi interdit au Québec. Il n’est toutefois pas exclu que les arômes de fruits ou de bonbons se fassent encore sentir si des adeptes de vapotage s’approvisionnent en dehors de la province.

David Raynaud estime tout de même que le Québec dispose de l’un des meilleurs programmes de lutte contre la contrebande de tabac et que celui-ci devrait être aussi efficace dans le cas des produits de vapotage.

Annie Papageorgiou sait très bien, elle aussi, que ce n’est «pas parce que le règlement va être appliqué que tout d'un coup tout ça va s'arrêter-là». Elle insiste sur l’importance de continuer à sensibiliser la population aux méfaits du vapotage sur la santé et même sur l’environnement puisque ce sont des produits de consommation jetables.

Dans le même ordre d’idées, David Raynaud parle de la nécessité de «dénormaliser» le vapotage et la consommation de produits de nicotine en général.

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

Ugo Giguère, La Presse Canadienne

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


durée Hier 12h00

La Cour suprême confirme les règles relatives à l'indemnisation des passagers aériens

La Cour suprême du Canada a confirmé les règles qui renforcent l'indemnisation des passagers aériens victimes de retards, d'annulations et de bagages endommagés sur des vols internationaux. Dans une victoire pour les voyageurs aériens canadiens, le plus haut tribunal du pays a rejeté à l'unanimité un appel d'un groupe de compagnies aériennes qui ...

durée Hier 9h00

La Commission des droits de la personne se dit de plus en plus sollicitée

Les Québécois sollicitent de plus en plus la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ). C'est ce que souligne l'organisme dans son bilan annuel déposé jeudi à l'Assemblée nationale. Il y rapporte à la fois une hausse de demandes d'enquêtes en discrimination et protection de la jeunesse, et une diminution des délais ...

2 octobre 2024

Protection contre le VRS offerte à tous les bébés au Québec et en Ontario cet automne

Le Dr Noah Ivers se souvient qu'au début, il s'est dit que son bébé n'avait qu'un simple gros rhume. Mais lorsque le garçon a commencé à avoir du mal à respirer, il a dû être transporté d’urgence à l’hôpital. Son nourrisson était en fait atteint du virus respiratoire syncytial, ou VRS, une maladie courante dont les symptômes sont souvent bénins ...