Institut de la statistique du Québec
Étude: le quart des 12 à 17 ans ont vécu de l’intimidation
Par La Presse Canadienne
Les établissements scolaires fréquentés par les plus jeunes sont ceux où l’on trouve la plus grande proportion de personnes qui vivent de l’intimidation ou de la cyberintimidation parmi celles âgées de 12 ans et plus, selon un nouveau rapport de l’Institut de la statistique du Québec.
Environ 12 % de la population québécoise âgée de 12 ans et plus a vécu de l'intimidation ou de la cyberintimidation à l'école, au travail ou ailleurs, selon l'étude menée auprès de plus de 21 000 personnes de 12 ans et plus en 2022.
Les plus jeunes seraient les plus touchés.
Environ le quart (27 %) des personnes âgées de 12 à 17 ans ont vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation dans un contexte scolaire, selon les résultats de «l'Étude québécoise sur les rapports sociaux dans un contexte scolaire, de travail et dans la communauté 2022».
Il y aurait donc quatre fois plus d’incidents liés à l’intimidation dans les écoles primaires et secondaires que dans les écoles de métiers ou de formation professionnelle, où 7,2 % des personnes ont subi de l’intimidation.
La proportion pour les cégeps est de 7,6 % et elle est de 3,4 % pour les universités.
Il est estimé que 61 % des personnes, davantage de filles que de garçons, se sont confiées à une autre personne après avoir subi de l’intimidation, selon l’étude.
«Dans le contexte scolaire, on retrouvait une proportion de 67 % des filles qui avaient vécu de l'intimidation qui s'étaient confiées à quelqu'un, alors que chez les garçons, c'était 53 %», a expliqué la chercheuse à l'Institut de la statistique du Québec Daniela Aranibar, en précisant que l'étude a été réalisée pour le compte du ministère de la Famille.
Intimidation au travail
Le rapport souligne que dans le cadre professionnel, 8 % des travailleurs interrogés ont vécu du harcèlement ou du cyberharcèlement lié à leur milieu de travail, au cours des 12 derniers mois.
«Ce sont 10 % des femmes qui ont vécu du harcèlement ou du cyberharcèlement au travail. Et pour les hommes, cette proportion est d'environ 7 %», a indiqué Daniela Aranibar.
Les personnes les plus touchées
Outre les jeunes, les personnes les plus susceptibles d'avoir vécu de l'intimidation ou de la cyberintimidation au cours des 12 mois précédant l'étude sont celles dont l'orientation sexuelle est LGB+. Elles sont effectivement 28 % à avoir vécu de l’intimidation ou du cyberharcèlement, contre 10 % chez les personnes hétérosexuelles.
Les personnes transgenres ou de genre non binaire sont également surreprésentées, à 34 % contre 11 % chez les personnes cisgenres.
Les Autochtones et les minorités visibles, les personnes qui ont une «incapacité qui les limite dans leurs activités quotidiennes» et celles dont le revenu est faible sont également touchées davantage par l’intimidation et la cyberintimidation, selon l’étude.
C’est la première fois que l’Institut de la statistique procède à une telle enquête, on ne peut donc pas conclure si le phénomène était plus ou moins courant en 2022 que lors des années précédentes.
Également, puisque l’étude portait sur les personnes âgées de 12 ans et plus, elle ne fait pas mention de l’ampleur de la problématique chez les plus jeunes.
Selon les auteurs de l’étude, l'intimidation et la cyberintimidation «comprennent des actes agressifs qui ont pour effet de nuire à la personne visée, qui sont répétitifs et qui surviennent lorsqu'il y a inégalité des rapports de force entre la personne visée et la personne autrice de ces actes».
Stéphane Blais, La Presse Canadienne
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