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Transition énergétique

Les plus grandes banques du Canada continueront à investir dans le pétrole et le gaz

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14 juin 2024
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Par La Presse Canadienne

Les PDG des cinq plus grandes banques du Canada ont répété jeudi qu'ils s'engagent à contribuer à la transition énergétique alors qu'ils étaient interrogés par un comité parlementaire quant à leur impact sur les changements climatiques.

Les dirigeants de la Banque Royale du Canada (RBC), du Groupe Banque TD, de BMO Groupe Financier, de la Banque Scotia et de la CIBC se sont défendus face aux députés qui affirmaient qu'ils aggravaient la crise climatique en finançant l'industrie pétrolière et gazière à hauteur de plus de 100 milliards $ par an. Les députés les ont mis au défi de réduire ces investissements.

«S'arrêter n'est tout simplement pas une option pour nous», a répliqué Dave McKay, chef de la direction de RBC, comparaissant par vidéoconférence avec les autres PDG devant le comité permanent de l'environnement et du développement durable de la Chambre des communes.

«Il est important que nous fassions cela de manière ordonnée, sinon tout le processus est à risque. Nous devons protéger les emplois tout au long du chemin», a-t-il ajouté.

Les banques ont toutes parlé de leur engagement à travailler avec leurs clients pour les accompagner dans la transition, plutôt que de retirer leur financement. Elles ont aussi réitéré leur volonté d'atteindre leurs objectifs de zéro émission nette et de finance durable.

Enjoints à au moins arrêter de financer l’expansion des énergies fossiles, les dirigeants ont soutenu que ce n’était pas si simple.

«Il s'agit d'une transition complexe. Nous n'abandonnons pas immédiatement les combustibles fossiles», a répondu M. McKay qui - en tant que directeur de la plus grande banque du Canada et du plus grand bailleur de fonds pétrolier et gazier - est celui à qui ont été adressées le plus de questions.

Les dirigeants ont tous affirmé qu’ils devaient continuer à financer les combustibles fossiles en même temps que des sources d’énergie plus propres.

«Nous devons faire les deux», a dit Bharat Masrani, chef de la direction du Groupe Banque TD.

«Nous devons soutenir l'industrie pétrolière et gazière, une industrie pétrolière et gazière responsable, alors que nous traversons cette transition. En même temps, nous devons nous assurer que nous fournissons les capitaux nécessaires pour passer à un monde carboneutre.»

Des mesures concrètes réclamées

Lors d'une conférence de presse précédant la comparution, plusieurs groupes environnementaux ont remercié le comité d'avoir pris les devants en convoquant les dirigeants des banques. Ils ont appelé les législateurs à adopter des réglementations pour forcer les banques à prendre davantage de mesures contre les changements climatiques.

Selon la directrice principale du financement climatique chez Environmental Defence, Julie Segal, même si les banques ont pris divers engagements, elles n'agissent pas assez vite et n'ont pas indiqué comment elles envisageaient d'atteindre leurs objectifs.

«Bien que chacune des banques canadiennes ait pris des engagements en matière de climat, aucune d'entre elles n'a de plan d'action à la mesure de l'enjeu», a déclaré Mme Segal.

«Leurs engagements volontaires en matière de climat se sont révélés inconstants, car elles continuent de surinvestir dans le pétrole et le gaz et de sous-investir dans des solutions climatiques propres.»

La comparution des dirigeants des banques intervient une semaine après le témoignage, devant le même comité, des PDG des plus grands producteurs de pétrole et de gaz du Canada, qui font face à un projet de plafonnement des émissions imposé par la loi.

Les efforts parlementaires pour contrer l'impact indirect du secteur bancaire sur le climat se limitent en grande partie au projet de loi sur la finance alignée sur le climat proposé par la sénatrice indépendante Rosa Galvez, qui fait partie du Comité sénatorial permanent des banques, du commerce et de l’économie.

Même s’il existe des désaccords sur les règles et les choix nécessaires pour réaliser la transition énergétique, il y a au moins un consensus sur la nécessité d’aller plus vite.

«Il y a de l'anxiété au pays à l'idée d'effectuer cette transition, et c'est pourquoi le Canada doit avancer et continuer d'aller de l'avant», a déclaré M. McKay.

«Nous devons accélérer cette transition.»

Ian Bickis, La Presse Canadienne

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