Sculpter son corps comme une œuvre d'art
Par Fadwa Lapierre
Le Beloeillois Jean-Jacques Barrett a gagné le premier prix lors de la compétition internationale de Fitness Model de la WBFF. S'apparentant au culturisme, cette discipline vise à avoir un corps découpé au couteau, bien défini, avec une masse musculaire moins fulgurante que le culturiste.
Le jeune homme a remporté la victoire face à 40 autres athlètes venus de partout à travers le monde. Défilant en maillot, il a été jugé sur son apparence physique (symétrie, masse de gras, développement musculaire), sur sa présentation (maîtrise des poses obligatoires) et sur sa présence sur scène (confiance dégagée, charisme). Grâce à son titre, il pourra dorénavant concourir dans une catégorie professionnelle.
Jean-Jacques Barrett œuvre dans le milieu compétitif depuis 2007. Il s'agissait d'un rêve de jeunesse. « Lorsque j'étais enfant, je regardais beaucoup la lutte. J'ai ensuite voulu essayer une discipline demandant un dépassement physique. J'ai eu la piqûre pour ce sport. »
Sacrifices et persévérance
Les athlètes de culture physique considèrent leur discipline comme un sport. De nombreuses heures d'entraînement et un régime strict sont nécessaires pour obtenir un corps digne des dieux grecs.
Jean-Jacques Barrett, en plus de développer sa musculature, travaille son endurance cardio-vasculaire et pratique le yoga chaud. Il consomme très peu d'aliments transformés. Se voulant la plus nutritive possible, son alimentation comprend beaucoup de légumes frais et de viandes sauvages.
« Malgré mes restrictions, j'essaie d'avoir une diversité alimentaire. Je veux bien me nourrir, tout en ayant du plaisir à cuisiner », indique l'athlète.
Derrière le défilé en maillot de bain se cache le travail d'une vie. « La compétition demande beaucoup de préparation, explique le Beloeillois. Il faut avoir de saines habitudes de vie et une éthique de travail. C'est beaucoup plus qu'une simple question d'apparence physique. »
Pour Jean-Jacques Barrett, monter sur scène lui procure un sentiment d'accomplissement face à ses choix et sacrifices. Il a du plaisir à y défiler.
Se faire juger sur son apparence physique n'est pas facile pour l'ego. Chaque détail est remarqué et noté. L'athlète fait d'ailleurs une distinction claire entre son apparence physique et son intégrité.
« Je travaille sur mon corps pendant des mois. Je le sculpte comme une œuvre d'art. C'est cette sculpture que je présente aux juges. Ça ne touche pas ma personnalité ou mon individualité. » Selon lui, il est important de faire cette coupure pour performer en compétition et ne pas être heurté par les jugements.
Mode de vie sain
Beaucoup d'idées préconçues minent le rayonnement des athlètes de culture physique. L'abus de stéroïdes anabolisants est considéré populaire dans le milieu. « Les drogues performantes sont présentes dans tous les sports, dit Jean-Jacques Barrett. Tout est une question de morale. Pour ma part, je n'en consomme pas, je veux rester naturel. De toute façon, en fitness modeling, il ne faut pas être trop musclé. Les gens pensent qu'il y a plus d'abus en culture physique simplement parce que ça se remarque plus facilement que dans d'autres sports. »
À la suite à sa victoire, Jean-Jacques Barrett est devenu chroniqueur pour des publications de culture physique. Le Beloeillois a à cœur la promotion de l'activité physique. En plus d'être préparateur physique, il est le propriétaire du centre d'entraînement Active-Performance à Beloeil. « Je veux rejoindre le plus de gens possible, les sensibiliser à vivre bien et à se sentir bien », conclut-il.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.