La recette de Stéphan Larouche pour former des champions

Par Isabelle Laramée
Devenir champion mondial de boxe est un combat de plusieurs années pour un athlète, mais aussi pour son entraîneur. C'est du moins ce qu'a expliqué Stéphan Larouche, l’entraîneur de Lucian Bute, à l’occasion de son passage à La Cage aux Sports de Mont-Saint-Hilaire, dans le cadre d’un dîner-conférence de la Chambre de commerce et d’industrie Vallée-du-Richelieu le 16 octobre.
Ex-entraîneur de Stéphane Ouellet et de plusieurs têtes d’affiche de la boxe québécoise, Stéphan Larouche est convaincu qu’un boxeur doit posséder deux choses : des habiletés sportives et une personnalité qui plaira au public.
Mais avant d’accepter d’entraîner un futur champion, Stéphan Larouche doit être convaincu qu’il en a l’étoffe. « Je regarde les vraies valeurs de la personne. Est-il plaisant de travailler avec lui ? Est-il passionné ? Est-il prêt à tout pour devenir champion du monde ? C’est le genre d’individu que je recherche », a-t-il confié en entrevue au Vallée-du-Richelieu Express.ca, à sa sortie de la conférence.
Selon lui, les aspirants doivent être prêts à faire les efforts nécessaires. « Quand je commence avec un jeune, je sais quel chemin il aura à faire pour se rendre jusqu’au bout. Ça prend dix ans pour former un athlète. Il trébuchera plusieurs fois, il frappera un mur un jour ou l’autre. Mais des murs de brique, on en rencontre tous. Si au premier mur de brique il abandonne, malheureusement, il risque d’abandonner souvent dans sa vie. »
La paresse des jeunes d’aujourd’hui
Les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas le même cœur au ventre, d'après l’ex-entraîneur de l’équipe canadienne de boxe aux Jeux olympiques de 2004. Pour Stéphan Larouche, la facilité de la vie dans laquelle les jeunes évoluent est peut-être à l’origine de ce manque de motivation.
« C’est difficile d’avoir de bons jeunes dans le sport. Je ne sais pas si c’est parce qu’ils sont trop gâtés ou qu’ils passent trop de temps avec les jeux électroniques. Mais ce n’est plus comme avant. De plus, les jeunes qui viennent s’entraîner font souvent de l’embonpoint », a-t-il noté, ajoutant que plusieurs jeunes font du sport à cause de leurs parents qui veulent vivre leurs rêves à travers eux.
Malgré tout, quelques athlètes triés sur le volet trouvent le chemin du gymnase de l’entraîneur, qui compte bien continuer longtemps à préparer de futurs champions.
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