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La culture de l’autre ! Et si le cas de SLAV et Kanata était une représentation d’une transition pour un dialogue sociétal, vers un développement durable

durée 15h08
24 janvier 2019
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Lorraine Simard

La culture de l’autre !

Et si le cas de SLAV et Kanata était une représentation d’une transition pour un dialogue sociétal,vers un développement durable

Le changement de CAP commence par un dialogue et une culture.

Je vous présente le concept de la culture de l’autre.

La culture de l’autre est basée sur la capacité de l’introspection mutuelle en toute humilité avec un regard sur soi-même. Cette culture de l’autre est celle d’une communion. Elle est basée sur l’écoute et l’ouverture du récit de l’autre (comprendre les racines, la vision, les valeurs). Le dialogue prend alors racine sur la réciprocité et la responsabilité. Dialoguer avec l’autre, c’est comprendre sa réalité respective.

Émergeant des contestations et activismes récents en lien avec, en citant ici, les créations de Robert Lepage, SLAV et Kanata, les initiatives de dialogue à créer reposent dorénavant sur la culture de l’autre. Cette culture de l’autre a émergé avec les groupes d’intérêts de la société civile et les créateurs. Croyez-vous que c’est un changement de CAP dans le domaine culturel? Ce bouleversement est-il immédiat, sera-t-il permanent et évolutif?

La demande des groupes d’intérêts est claire : la culture doit s’ouvrir au dialogue. Et non inversement avec l’idée que la culture facilite le dialogue. Certains diront que la culture porte depuis toujours le dialogue en soi. Qui dit vrai?

Avec SLAV et Kanata, l’expression de la transition artistique pour un dialogue sociétal a été exprimée haut et fort. La censure et le silence ne sont pas des options. Cela me rassure, définitivement. Enfin!...Pourrais-je dire! Cela me donne espoir que de voir un dialogue évoluer dans le temps.

Quel est le rôle de la culture face aux différents enjeux de la société civile? L’alarme vient-elle de sonner avec SLAV et Kanata pour dire que même la culture a de nouvelles responsabilités dites sociétales? Ou est-ce un appel ponctuel et à l’aide des groupes d’intérêts?

Le cri du cœur des gens des groupes d’intérêts dans le cas de SLAV et de Kanata a été exprimé sans filtre et tout en émotion. Cela a été douloureux pour beaucoup de gens dont les premiers concernés, les créateurs des œuvres.

Moi qui avais acheté mon billet de spectacle, j’ai tout manqué. Dans les médias et sur la place publique, j’ai eu à voir le spectacle chaotique et burlesque de voix dissidentes sur toutes les plateformes, pour finalement découvrir une tombée du rideau sur les termes du respect et du dialogue entre les parties.

Ce dialogue a été rude, évolutif et finalement bercé à travers une humilité affirmée par les parties prenantes! Une humilité qui a fait grandir les parties concernées. Nous voilà témoins d’une collaboration renouvelée au Québec. Le documentaire sur le partage des sensibilités communes à travers la controverse de SLAV (Entends ma voix, ARTv) démontre l’ouverture de la culture sur la culture de l’autre.

La culture de soi a ouvert les esprits sur la culture de l’autre. Une première communion culturelle est née avec le phénomène de contestation de SLAV et de KANATA.

N’est-ce pas là un rebondissement extraordinaire qui vient de se produire dans le domaine culturel? Quelle belle leçon pouvons-nous en tirer?

Cette expérience culturelle peut-elle servir le domaine économique? Absolument!

La culture de l’autre va-t-elle pour nos organisations et nos territoires, nous faire découvrir de nouvelles voies pour un développement durable?

Sincèrement, je crois que le premier changement de CAP général en ce 21e siècle doit passer par la culture, et avec la culture!

La culture de l’autre est à mon sens le dernier PONT de dialogue possible pour trouver les solutions aux différents enjeux et défis culturels, économiques, climatiques, sociaux, éthique et de gouvernance.

Finalement après presque 30 ans après le Sommet de la Terre de Rio, je crois que l’option première du changement de CAP initié par les Chefs d’État aurait dû passer principalement par la dimension culturelle du développement durable.

Bien sûr, la synergie de la parole entre les différentes autres sphères de pratiques économiques, sociales, écologiques, de gouvernance et éthique est extrêmement importante.

La légitimité du processus de la culture de l’autre doit aussi passer par le grand changement de CAP du domaine culturel afin de voir surgir des pratiques de gestion durable dans les productions et les créations. Le milieu culturel pourrait influencer davantage toutes les autres sphères économiques.

La culture est une occasion de participer au changement des paradigmes du développement économique, vers un développement plus durable. Je crois qu’elle peut éduquer et réunir davantage dans une nouvelle optique d’expérience d’affaires et de culture pour un développement des organisations et des territoires

Afin d’aider le milieu culturel à emboîter le pas dans cette voie, le Conseil des arts et de la culture de Vaudreuil-Soulanges et le Comité 21 Québec ont lancé dernièrement, le Guide de gestion durable pour les organismes culturels. Le processus du dialogue est au cœur de la démarche.

Les trois institutions collaboratrices au projet sont le Musée régional de Vaudreuil-Soulanges, la Maison Trestler et le Parc historique de la Pointe-du-Moulin et d’autres viendront partager leurs expériences. 

De plus, le guide de gestion pour la transition durable saura aider les organisations culturelles signataires du PACTE pour la Transition à atteindre leur engagement, dont celui de participer à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).

La démarche de la culture de l’autre est expliquée dans le Guide de gestion durable des organismes culturels publié par le Comité 21 Québec et le Conseil des arts et de la culture de Vaudreuil-Soulanges. À titre d’auteure, j’explique le processus et je partage des outils.

Les organisations du secteur culturel sont invitées à contacter le CACVS et le Comité 21 Québec pour recevoir le guide gratuitement : [email protected] ou [email protected][email protected]


Lorraine Simard, secrétaire générale et cofondatrice
Comité 21 Québec
Porteur de voie du Comité 21 régional de Vaudreuil-Soulanges
Téléphone : 1 855 842 2121
http://www.comite21quebec.org/comite-regional/comite-21-regional-de-vaudreuil-soulanges/
 

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