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Chalk River: le Bloc, appuyé par 70 personnes, ravive son appel à un moratoire

durée 05h00
2 décembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

OTTAWA — Le Bloc québécois ravive son appel à ce que tout transfert de déchets radioactifs à Chalk River cesse, fort de l'appui d'environ 70 individus et représentants de diverses organisations qui se rangent derrière cette demande.

«Nous demandons au gouvernement fédéral d’imposer un moratoire sur le transfert des déchets radioactifs canadiens à Chalk River en raison du risque croissant de contamination radioactive et de l'absence d'une procédure régulière acceptable», peut-on lire dans une déclaration commune qui sera présentée mardi.

Le Bloc doit tenir un point de presse avec plusieurs des signataires, dont le chef de la Première Nation de Kebaowek, Lance Haymond, et la physicienne à la retraite Ginette Charbonneau, qui est membre du Ralliement contre la pollution radioactive.

La missive réclame aussi une interdiction par Ottawa de «toutes les importations de déchets radioactifs provenant de l'étranger, y compris les sources médicales désaffectées, les sources lumineuses au tritium périmées, ou du combustible nucléaire irradié».

S'ajoute à cela la demande d'une «évaluation stratégique du transport des déchets radioactifs de haute activité et de moyenne activité sur les routes publiques». Les résultats de cette étude, qui serait faite en vertu de la Loi sur l'évaluation d'impact, «alimenteraient toute évaluation de projet relative à une installation nucléaire», fait-on valoir.

«Le but serait d'examiner, par exemple, l'impact cumulatif à Chalk River et de fournir un cadre pour les prochaines évaluations environnementales des futurs projets de démantèlement des centrales et des réacteurs nucléaires», est-il écrit dans la déclaration aussi signée par le maire de Prévost, Paul Germain, la mairesse de Verdun, Céline-Audrey Beauregard, ainsi que le militant écologiste et metteur en scène Dominic Champagne.

En février dernier, la Cour fédérale a statué que la nation Kebaowek n’a pas été suffisamment consultée avant l’approbation du choix du site d’enfouissement de déchets nucléaires de Chalk River, situé à moins d’un kilomètre de la rivière des Outaouais.

Le tribunal a ordonné au promoteur du projet, Laboratoires nucléaires canadiens (LNC), de reprendre «les consultations avec Kebaowek de manière à favoriser la réconciliation et à respecter les principes énoncés dans la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA)».

Les LNC se sont ensuite tournés vers la Cour d'appel pour contester cette décision. La DNUDPA «n’est ni une entente avec les Premières Nations ni une loi constitutionnelle», a fait valoir l’avocat Thomas Isaac.

Il a plaidé que la DNUDPA est plutôt un «document aspirationnel» qui n’a aucune force légale au Canada.

La Première Nation de Kebaowek soutient, de son côté, que «le consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause», tel qu’écrit dans la DNUDPA, est nécessaire avant d’entreprendre un projet comme celui de Chalk River.

Les avocats de la communauté autochtone sont d'avis que l'omission de tenir compte de la DNUDPA constitue un «vice de forme irréversible».

Les LNC sont gérés par un consortium de trois entreprises américaines, soit BWXT Government Group, Amentum Environment & Energy et Battelle Memorial Institute, et une seule entreprise canadienne, Kinectrics.

Ce consortium a obtenu l’autorisation, en janvier 2024, de créer le site d’enfouissement de déchets radioactifs de Chalk River.

Les territoires traditionnels des communautés anichinabées de Kebaowek et de Kitigan Zibi entourent la rivière des Outaouais, aussi bien au Québec qu’en Ontario.

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne