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Droit de retrait: les libéraux et le NPD doivent se brancher, dit Blanchet

durée 14h22
28 février 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

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Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, s'insurge que les libéraux et les néo-démocrates donnent des réponses divergentes quant à la possibilité pour le Québec de se retirer du programme national d'assurance médicaments à être annoncé d'ici la fin de la semaine.

«Entendez-vous avec vous autres, a-t-il lancé mercredi lors d'un point de presse. Avant d'annoncer le mariage, allez souper au restaurant. Mais là, ils ne sont pas d'accord sur le fondement même d'il y a-t-il ou il y a-t-il pas de droit de retrait avec pleine compensation sans condition.»

M. Blanchet croyait initialement que le Québec aurait un tel droit de retrait après en avoir été assuré «clairement» par le chef adjoint du Nouveau Parti démocratique (NPD), Alexandre Boulerice, sur X (anciennement Twitter), une plateforme qui, a-t-il ainsi constaté, «peut servir à autre chose qu'amener les poubelles au bord du chemin».

En mêlée de presse au parlement, M. Boulerice en a rajouté en assurant que le droit de retrait du Québec est un élément du programme de son parti «depuis longtemps, depuis (l'ancien chef) Jack Layton».

Il a du même souffle insisté que «l'offre serait tellement avantageuse pour les travailleurs» que cela vaudrait minimalement une discussion «pour voir l'impact que ça aura pour le portefeuille des gens».

La chef bloquiste a cependant déchanté en entendant le ministre fédéral de la Santé, Mark Holland, répondre à des questions portant précisément sur le droit de retrait.

Tant en Chambre que devant les journalistes, M. Holland a appelé à «ne pas critiquer» un projet de loi dont la teneur n'a pas été révélée et à plutôt attendre son dépôt.

Selon la lecture de M. Blanchet, cela revient à dire que «ce n'est pas clair de même» que le Québec pourra se prévaloir d'un droit de retrait avec pleine compensation.

Il a mentionné que ce «tout petit» programme d'assurance médicaments couvre uniquement «des affaires déjà couvertes» par le gouvernement du Québec, si bien qu'il n'a «aucune valeur ajoutée».

Une porte-parole du ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, a indiqué à La Presse Canadienne que la province entend exercer son droit de retrait à la fois du programme d'assurance médicaments que de celui de soins dentaires.

«Nous voulons une pleine compensation financière, et ce, sans conditions, a poursuivi l'attachée de presse Audrey Noiseux. Nous allons continuer de défendre les champs de compétence du Québec et de travailler pour bonifier les services de santé offerts aux Québécois.»

Questionné mercredi sur le sujet, le leader du gouvernement à la Chambre des communes, Steven MacKinnon, a réitéré que le Québec et l'Alberta - l'autre province qui veut se retirer de l'éventuel programme - «n'ont même pas vu encore le libellé du projet de loi».

Il s'est dit convaincu que le ministre de la Santé aura «des discussions fructueuses avec toutes les provinces».

Le chef bloquiste a d'ailleurs prévenu le gouvernement que son parti n'appuiera pas le budget fédéral «s'il y a une cenne (...) qui sert à faire une intrusion dans les compétences du Québec sans une compensation complète et inconditionnelle».

Et à ceux qui croient qu'il n'a plus de rapport de force maintenant que la survie du gouvernement est assurée, il «suggère fortement (...) d'écouter ce que le Québec demande».

«Et ce que le Québec demande ne sera pas véhiculé par le NPD, ne sera pas véhiculé par les conservateurs, et les libéraux devraient se mettre à l'écoute de ce que le Québec demande», a-t-il ajouté.

Le dépôt d'un projet de loi sur l'assurance médicaments est l'un des piliers de l'entente «de soutien et de confiance» que les néo-démocrates et les libéraux ont conclue afin de maintenir au pouvoir le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau.

Les deux partis se sont récemment entendus sur le contenu de ce projet de loi. La couverture des contraceptifs et «la plupart» des médicaments destinés à traiter le diabète de type 1 et 2 devrait avoir lieu dans un premier temps sous un programme universel à payeur unique.

Le projet de loi devrait aussi définir le cadre pour que, à plus long terme, un système complet d'assurance médicaments universel soit mis en place.

Une source néo-démocrate qui s'est entretenue avec La Presse Canadienne a précisé que la pièce législative spécifiera que la formule retenue devra respecter la Loi canadienne sur la santé, et que cette loi prévoit l'universalité pour qu'une province reçoive du fédéral sa «pleine contribution pécuniaire» pour les services de santé qu'elle livre.

Michel Saba, La Presse Canadienne