Éducation: compressions de 670 millions $, 99 projets mis sur pause, admet Drainville


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Par La Presse Canadienne, 2024
QUÉBEC — Le réseau de l'éducation a subi cette année des compressions de 670 millions $ et 99 projets d'ajout d'espace ont été mis sur pause, a admis Bernard Drainville lors de l'étude des crédits de son ministère, mercredi.
Le ministre de l'Éducation était interrogé par la députée libérale Madwa-Nika Cadet et le solidaire Sol Zanetti. Il a justifié les compressions, qui représentent 1 % du budget de l'éducation, a-t-il dit, en affirmant que «chacun doit faire son effort».
L'été dernier, 400 millions $ ont été retranchés du budget pour l'entretien des actifs. C'est ce que les centres de services scolaires (CSS) prévoyaient dépenser; ces sommes n'avaient donc pas encore été engagées, a expliqué M. Drainville.
Ensuite, en décembre, un effort additionnel de 200 millions $ a été demandé au réseau, puis 70 millions $ supplémentaires ont été repris dans le plan de rattrapage pour les élèves.
Ce chiffre de 70 millions $ n'est pas sorti d'un chapeau, selon le ministre, qui a précisé que les CSS lui ont répondu en septembre qu'ils comptaient dépenser seulement 150 millions $ des 220 millions $ qui étaient disponibles pour le rattrapage.
La «consolidation» cette année, «on pense que c'est raisonnable, que c'est de la bonne gestion», s'est défendu M. Drainville.
Par ailleurs, il a reconnu que 99 projets d'ajout d'espace ont dû être mis sur pause, soulignant toutefois que l'ensemble des demandes pour des classes modulaires ont été acceptées.
M. Zanetti a déclaré avoir beaucoup «d'empathie» pour le ministre et son équipe, qui doivent faire des «choix difficiles», alors que le déficit du Québec s'élèvera à près de 14 milliards $ en 2025-2026.
Mais il a du même souffle accusé le gouvernement Legault de faire preuve de «favoritisme» dans la priorisation des projets.
Selon Québec solidaire, le gouvernement aurait investi 4189 $ par enfant dans les circonscriptions caquistes, 2799 $ dans les circonscriptions libérales, 1889 $ dans les circonscriptions solidaires et seulement 1045 $ dans les comtés détenus par le Parti québécois.
«Je rejette fermement les allégations à l'effet que les projets d'infrastructures sont déterminés par des critères partisans», a martelé M. Drainville, en qualifiant les allégations de M. Zanetti de «très graves».
Il a indiqué que les projets en éducation étaient jugés sur la base de cinq critères: le besoin d'espace, l'évolution de l'effectif, la proportion de la croissance, le développement immobilier et l'emplacement nécessaire pour la scolarisation des élèves.
Aucun des 99 projets qui ont été mis sur la glace n'était en cours de réalisation; ils étaient plutôt à l'étape de la planification, a précisé la sous-ministre à l'Éducation, Carole Arav. «C'est là qu'on a tiré la ligne», a-t-elle dit.
Caroline Plante, La Presse Canadienne