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La police de Montréal résout le meurtre d'une femme survenu en 2008

durée 19h39
17 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — Une affaire de longue date a été résolue grâce à la généalogie génétique, qui a permis d'identifier l'homme qui a tué une Montréalaise dans son appartement en 2008, a annoncé la police mercredi.

Catherine Daviau, 26 ans, a été tuée dans son appartement de Rosemont-La Petite-Patrie en décembre 2008. Les enquêteurs n'avaient pas identifié de suspect pour ce meurtre odieux jusqu'à récemment, désignant Jacques Bolduc comme l'homme qui a tué la jeune femme.

Jacques Bolduc est décédé de causes naturelles en 2021 à l'Établissement Archambault, où il purgeait une peine pour deux vols qualifiés et deux tentatives de meurtre. Mais c'est un travail scientifique rigoureux qui a finalement permis de le relier à l'homicide.

La résolution de cette enquête est due à la généalogie génétique, qui a permis aux policiers d'identifier ce nom qui n'avait jamais été mentionné dans l'enquête, a expliqué la commandante Mélanie Dupont, cheffe de l'unité des crimes majeurs de la police de Montréal, lors d'une conférence de presse.

Au moment de son décès, en 2020, Jacques Bolduc purgeait une peine d'emprisonnement à durée indéterminée, ce qui lui a valu le statut de délinquant dangereux. Son passé criminel remontait à 1979, principalement pour des infractions similaires.

Bolduc ne connaissait pas Catherine Daviau et il n'y avait aucun lien entre eux. Il l'avait contactée par téléphone quelques jours avant le meurtre, après qu'elle eut mis en vente un véhicule sur un site de petites annonces.

La police a affirmé que Bolduc a tenté de mettre le feu à l'unité pour dissimuler des preuves. Les enquêteurs ont tout de même trouvé des traces d'ADN sur les lieux, mais sans correspondance dans le système.

Bolduc était alors en liberté conditionnelle et résidait dans une maison de transition, où il n'est pas retourné le 11 décembre 2008. Il a ensuite été arrêté à Sherbrooke, en Estrie, alors qu'il tentait de voler une voiture.

Diane Seguin, du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale, a précisé que la généalogie génétique pour le meurtre de Catherine Daviau avait débuté en 2021, créant un profil vérifié chaque semaine pour détecter toute correspondance. Il ne s'agit pas d'une correspondance parfaite entre le profil et les données disponibles dans les bases de données, mais de les orienter dans la bonne direction grâce à des liens génétiques très éloignés entre les individus.

À partir de là, ils peuvent commencer à dresser un arbre généalogique, qui fournit une liste de personnes potentiellement intéressantes pouvant ensuite faire l'objet d'une enquête par les méthodes policières traditionnelles.

Selon Mme Seguin, la correspondance intéressante date de l'automne 2024. Après des recherches du généalogiste, ils ont pu fournir un nom aux enquêteurs.

La commandante Mélanie Dupont a souligné que Bolduc était décédé le 8 septembre 2021, mais qu'une demande de prélèvement d'ADN à la suite de sa condamnation en juin 2020 n'avait jamais été versée à la banque nationale d'ADN, en partie à cause de la pandémie de COVID-19.

La police, qui n'avait jamais eu Bolduc dans son viseur lors de son enquête, a commencé à enquêter sur l'individu.

Jacques Bolduc étant mort et incinéré, les policiers n'ont pas pu établir de correspondance d'ADN avec le corps, a indiqué la commandante Dupont. Les enquêteurs se sont donc rendus auprès de la famille pour confirmer que l'ADN prélevé sur les lieux était compatible avec celui de Bolduc.

Il y a plus de 800 cas non résolus à Montréal, la plupart datant d'avant 2010 et la grande majorité d'avant 2000. Seize enquêteurs travaillent actuellement à temps plein, l'unité ayant été élargie en avril dernier, a précisé la commandante Dupont.

Les enquêteurs ont rencontré les proches de Catherine Daviau plus tôt mercredi pour discuter du règlement. La commandante Dupont espère que cela les aidera à vivre leur deuil avec une certaine sérénité.

Sidhartha Banerjee, La Presse Canadienne