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Le coût de l'expansion du Port de Montréal à Contrecoeur serait maintenant de 2,3G$

durée 17h30
11 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — Avant même le début des travaux, prévu à la fin de septembre, la facture du projet d’expansion du Port de Montréal à Contrecœur a augmenté de façon exponentielle.

Ce projet, dont le coût était estimé à moins d’un milliard $ avant la pandémie, était monté à 1,2 milliard $ en 2023 lorsque l’Administration portuaire de Montréal avait présenté une mise à jour financière. En février dernier, le premier ministre François Legault se réjouissait de la réalisation de ce projet en parlant d’une facture de 1,6 milliard $.

Augmentation de 44 %

Jeudi, en annonçant que ce projet était maintenant inclus dans la liste des projets soutenus par le Bureau des grands projets, liste présentée à Edmonton par le premier ministre Mark Carney, le ministre Dominic LeBlanc a parlé à deux reprises d’un projet de 2,3 milliards $, soit une augmentation de 700 millions $ ou près de 44 %.

Le président du Conseil privé et ministre responsable du Commerce Canada-États-Unis a d’ailleurs laissé entendre qu’Ottawa, qui participe financièrement à cette expansion, serait prêt à piger encore davantage dans le trésor public.

«On est en discussion avec le Port de Montréal pour finaliser la contribution fédérale. Le gouvernement fédéral appuie entièrement le projet à Contrecœur. On reconnaît qu'il y a un élément de financement public pour combler les montants nécessaires pour arriver à 2,3 milliards $ pour finir le projet d'ici 2030. Alors, je suis tout à fait confiant, le Bureau des grands projets va nous aider avec le Port de Montréal à finaliser ces montants-là, mais le gouvernement fédéral est déjà un partenaire financier dans le projet et on sera là pour s'assurer que c'est bel et bien terminé d'ici 2030», a précisé le ministre LeBlanc.

Prudence du côté du Port

Julien Beaudry, chef de cabinet et vice-président aux communications du Port de Montréal, a refusé de confirmer ce montant, mais il a reconnu que des ajouts avaient été faits au projet, notamment des investissements en électrification afin de le rendre carboneutre.

«Écoutez, il y a différents chiffres qui circulent au niveau des évaluations. Le chiffre ne sera officiel que lorsqu'on aura terminé. C'est un projet dont les coûts évoluent, à la fois en fonction de l'inflation, mais également en fonction des décisions d'affaires qu'on prend pour en faire un projet à la fois optimal, mais aussi qui respecte l'environnement», a-t-il dit.

«Je pense que c'est dans l'intérêt du public qu'on ne mette pas de chiffre sur la place publique tant qu'ils n'ont pas été discutés et bien sûr négociés avec des partenaires privés», a ajouté M. Beaudry, faisant valoir que les négociations avec les partenaires privés du projet sont toujours en cours, tout en assurant qu’une nouvelle mise à jour serait faite lorsque le montage financier serait ficelé.

Une carboneutralité coûteuse?

Ses propos laissent toutefois entendre que c’est cet aspect de carboneutralité qui a pesé lourd sur les dépenses prévues. «Bien sûr que (le projet) est performant avec des équipements électrifiés, donc plus sobre en carbone. Évidemment, ça demande des investissements.»

De son côté, le ministre LeBlanc a tenu à préciser que le fait d’intégrer ce projet dans la liste du Bureau des grands projets ne lui donnera pas en soi des fonds additionnels. «Le Bureau des grands projets n'est pas en lui-même une source de financement public. Ce seront des décisions que le gouvernement prendra. (…) Le Bureau des grands projets, ce n'est pas un compte d'épargne pour des dépassements de coûts. Évidemment, on a l'intention de s'assurer qu'il n'y ait pas de dépassement de coûts, mais ce sera la responsabilité du Port de Montréal, en partenariat avec le gouvernement, de s'assurer que c'est le cas.»

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne