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Legault accuse Trudeau de s'attaquer à la démocratie et au peuple québécois

durée 10h21
21 janvier 2023
La Presse Canadienne, 2023
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2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

MONTRÉAL — Le temps est revenu à l'orage dans les relations Québec-Ottawa.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a accusé samedi, sur les réseaux sociaux, son homologue fédéral Justin Trudeau de «s’attaquer à la démocratie et au peuple québécois tout entier» en voulant affaiblir les capacités de l’Assemblée nationale du Québec.

«Le Québec n’acceptera jamais un affaiblissement pareil de ses droits. Jamais!», a tonné M. Legault.

Il réagissait ainsi à une entrevue accordée par M. Trudeau au quotidien La Presse. Le premier ministre fédéral y dévoilait sa volonté de mieux encadrer l'emploi de la clause de dérogation par les gouvernements provinciaux. Il a indiqué son intention de soumettre la question à la Cour suprême du Canada.

Les propos de M. Trudeau ont fait sortir M. Legault de ses gonds.

«Cette volonté manifestée par Justin Trudeau est une attaque frontale contre la capacité de notre nation de protéger nos droits collectifs», a écrit le premier ministre québécois.

Il a rappelé que le Québec n’avait pas encore adhéré à la Constitution de 1982 «qui ne reconnaît pas la nation québécoise».

«Les gouvernements du Parti Québécois, du Parti libéral et de la CAQ ont tous utilisé la clause dérogatoire, notamment pour protéger la langue française», a-t-il souligné.

Il a aussi reproché à Justin Trudeau de vouloir ériger la protection des droits individuels en «dogme absolu». Poursuivant la leçon, M. Legault s'est même permis de citer le père de M. Trudeau, l'ancien premier ministre Pierre Trudeau: «C’est un moyen pour les assemblées législatives fédérale et provinciales de garantir que ce sont les représentants élus du peuple plutôt que les tribunaux qui ont le dernier mot.»

Depuis son arrivée au pouvoir en 2018, le gouvernement caquiste a invoqué à deux reprises la clause de dérogation afin de protéger la Loi sur la laïcité de l'État et la Loi sur la langue officielle et commune du Québec contre d'éventuelles contestations judiciaires.

Ce n'est pas la première fois que M. Trudeau exprime sa volonté d'examiner la clause dérogatoire. En novembre, il avait froncé des sourcils lorsque le premier ministre ontarien Doug Ford l'avait invoquée pour imposer une sortie expéditive au conflit de travail qui l'opposait à 55 000 travailleurs du secteur de l'éducation.

«C’est inacceptable qu’un gouvernement utilise la clause nonobstant de façon préventive parce que ça empêche les (tribunaux) de même pouvoir regarder si c’est constitutionnel ou non, avait-il soutenu. Ça enlève les conséquences politiques de l’utilisation de la clause dérogatoire. On est en train de suspendre les droits fondamentaux des Canadiens sans avoir de conséquence».

La Presse Canadienne