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Les accusations d'entrave à la police portées contre une journaliste sont retirées

durée 20h46
1 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

EDMONTON — Une journaliste arrêtée lors de l'évacuation par la police d'un campement de sans-abri a affirmé vendredi qu'elle était soulagée que les accusations d'entrave portées contre elle aient été abandonnées.

Mais Brandi Morin a déclaré que l'expérience de la détention et de l'éventualité d'un procès et d'une condamnation a laissé des traces.

«Je vais toujours faire mon travail et continuer d'aller sur le terrain», a-t-elle déclaré.

«Mais je ne sais pas si je serais aussi hardie. Cela pourrait changer. J'ai juste besoin d'un peu de temps.»

Le 10 janvier, Mme Morin menait des entrevues dans un campement de sans-abri à Edmonton lorsque la police municipale s'est présentée pour le démanteler, installant un cordon de ruban jaune autour du site pour exclure le public.

L'employeur de la journaliste, Ricochet Media, affirme que la police a demandé à Mme Morin de partir. Lorsqu'elle a refusé, expliquant qu'elle interrogeait les résidents du campement, elle a été arrêtée.

Elle a été détenue pendant environ cinq heures, a confirmé Ethan Cox, rédacteur en chef de Mme Morin.

«Brandi n'a rien fait de mal», a-t-il soutenu.

Mme Morin a fait face à une accusation d'entrave à un policier. Cette accusation a été retirée vendredi matin, a-t-elle indiqué.

La nouvelle était bouleversante.

«J'étais tellement soulagé, a confié Mme Morin. Je pleurais, je pleurais. J'ai complètement perdu la tête.»

«Je suis tellement reconnaissante que la pression d'une poursuite criminelle soit disparue.»

M. Cox a qualifié la décision de retirer les accusations de victoire pour la liberté de la presse au Canada.

«C'est extrêmement gratifiant de voir la Couronne reconnaître ce que nous savions depuis le début», a-t-il souligné.

Il a ajouté qu'il s'agissait d'un autre exemple de la façon dont la police utilise son pouvoir d'arrestation pour intimider et expulser des journalistes qui font leur travail.

«La police a fait cela à plusieurs reprises, arrêter un journaliste et présenter une accusation qui finit par être abandonnée avant que l'affaire ne soit portée devant les tribunaux. Cela équivaut à une sorte de harcèlement contre les journalistes pour les empêcher de rendre compte des activités de la police.»

La photojournaliste indépendante Amber Bracken et le magazine The Narwhal ont intenté une poursuite civile contre la GRC après que Mme Bracken a été arrêtée et détenue alors qu'elle était sur le terrain en novembre 2021. Mme Bracken photographiait un camp de Wet'suwet'en en protestation contre un gazoduc traversant leurs terres, lorsqu'elle a été arrêtée et détenue pendant près de cinq jours.

Bob Weber, La Presse Canadienne