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Les stations de ski canadiennes ont dû composer avec une météo bizarre

durée 11h11
2 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

VANCOUVER — Après un hiver et des temps inhabituels, de nombreuses stations de ski canadiennes souhaitent cacher les parties gazonnées de certaines de leurs pentes afin qu'elles puissent être parcourues par les adeptes de ce sport à l'occasion de la semaine de relâche.

Parmi celles-ci, Mont Tremblant, dans les Laurentides. 

La semaine de relâche se déroule plus tôt au Québec que dans la plupart des autres provinces du pays. 

Jean-François Gour, directeur des communications à Station Mont Tremblant, mentionne que les conditions météorologiques ont varié depuis le début de la saison. La semaine qui vient de s'écouler illustre bien les caprices de la météo: la température a atteint mercredi 9 degrés avant de dégringoler à - 14 le lendemain.

«On a eu droit à un véritable cocktail», lance-t-il.

En Ontario, certains terrains de golf ont même ouvert tandis que des stations de ski cessaient leurs activités.

Daniel Scott, un professeur de l'Université de Waterloo qui étudie les changements climatiques et le tourisme, dit que l'hiver a été «l'une des saisons de ski les plus bizarres» des dernières années dans l'ensemble du pays.

«Il n'est pas fréquent que des stations aient des difficultés à offrir de bonnes conditions de ski pendant la semaine de relâche de mars», constate-t-il.

Les stations de ski, particulièrement au Québec et Ontario, peinent parfois à ouvrir pendant le temps des Fêtes, mais elles peuvent fabriquer assez de neige en janvier et en février pour demeurer en activité pendant tout le mois de mars, ajoute M. Scott.

Et si une région traverse une saison difficile, les autres s'en sortent habituellement mieux, mais ce n'est pas le cas cette année, fait-il état.

«L'hiver a été bizarre, d'un océan à l'autre dans toute l'Amérique du Nord, aux États-Unis et au Canada. C'était une anomalie comme je ne me souviens pas d'en avoir vu depuis les 20 ans que j'étudie les saisons de ski.»

M. Scott cite l'exemple de la saison de ski qu'il fréquente en Ontario qui est demeurée fermée cette semaine malgré la chute des températures. Des orages et des températures élevées avaient réduit ses capacités à fabriquer assez de neige.

Et un terrain de golf, situé à proximité, a annoncé qu'il serait ouvert pendant ce week-end.

«Cela ne s'était jamais auparavant, note-t-il. C'est peut-être un coup de publicité, mais juste le fait qu'il soit ouvert et qu'il soit en activité pendant la pause de Mars, que des jeunes jouent au golf en mars plutôt que de skier, ce n'est pas un hiver comme on connaît habituellement.»

Mais certaines stations ont joué de chance.

Ainsi, Whistler, en Colombie-Britannique, a reçu 110 centimètres de neige.

Cette neige toute fraîche a recouvert les pistes poussiéreuses situées dans les parties inférieures de la station.

«Dame Nature a été capricieuse cette saison. Encore aujourd'hui, malgré toute la nouvelle neige, le nombre de pistes ouvertes est moins élevé qu'à l'accoutumée», reconnaît un porte-parole de la station Whistler-Blackcomb, Dane Gergovich.

Habituellement, toutes les pistes sont ouvertes à ce temps-ci de l'année.

Et autre fait inusité, la station continue à fabriquer de la neige artificielle.

«On continue de le faire afin de pouvoir rattraper les pertes que nous avons subies à cause des températures élevées et des pluies», souligne M. Gergovich.

Brieanna Charlebois, La Presse Canadienne