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Mark Carney exprime des bémols à l'idée que le NPD soit un parti reconnu aux Communes

durée 16h26
13 mai 2025
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Le premier ministre Mark Carney a exprimé mardi des bémols à l'idée que le Nouveau Parti démocratique (NPD), qui n'a réussi à faire élire que sept députés, puisse être une formation politique reconnue à la Chambre des communes.

«Simplement, je prends note que les Canadiens et Canadiennes ont fait leur décision. Il n’y a pas beaucoup de monde du NPD. C’est une décision des Canadiens. Ce n’est pas une décision de moi», a-t-il dit alors qu'il venait de faire assermenter son conseil des ministres flambant neuf.

Questionné à savoir s'il serait ouvert à trouver une voie de passage pour que le NPD puisse obtenir le statut de parti reconnu, il a d'abord semblé vouloir éviter de se prononcer. «C’est plus une question pour le Parlement», s'est-il justifié au cours d'un point de presse à l'extérieur de Rideau Hall, la résidence officielle de la gouverneure générale.

Le premier ministre a ensuite souligné le peu de sièges occupés par des néo-démocrates au lendemain des récentes élections générales.

La convention veut qu'une formation politique détienne au moins 12 sièges pour être reconnue. Cela assure notamment au parti une place dans la composition des comités de la Chambre, responsables de mener des enquêtes et d'étudier les projets de loi article par article.

Quoi qu'il en soit, un flou existe sur le principe de reconnaissance d'un parti. Le règlement de la Chambre des communes ne précise pas ce qui caractérise un parti «reconnu», bien que le terme soit employé allègrement pour décrire les privilèges qui sont conférés à ces formations politiques.

La Loi sur le Parlement du Canada est également muette quant à une définition de parti «reconnu». La législation emploie néanmoins le terme et fait régulièrement référence à des partis et des groupes parlementaires «comptant officiellement au moins douze députés».

Appelé à commenter la déclaration de M. Carney, le NPD n'a pas voulu fournir de déclaration sur la question.

Par ailleurs, le premier ministre n'a pas voulu confirmer, au cours de son point de presse de mardi, que son parti courtisait des néo-démocrates pour les convaincre de joindre les rangs libéraux. Cela pourrait permettre au gouvernement de M. Carney de devenir majoritaire, alors qu'il lui manque très peu de sièges pour sortir des confins d'un mandat minoritaire.

«Nous avons un mandat clair. Nous allons travailler dans le sens de ce mandat clair. Nous sommes toujours intéressés à travailler avec les parlementaires de tous les partis d'opposition pour soutenir ce mandat», s'est-il contenté de répondre à une journaliste qui le questionnait sur le sujet.

En entrevue au réseau Global, le chef intérimaire du NPD, Don Davies, a indiqué que les libéraux multipliaient les appels auprès d'élus néo-démocrates pour les convaincre de traverser le plancher de la Chambre afin de s'installer dans les banquettes des troupes de M. Carney.

En 2016, peu de temps après que les libéraux, sous la gouverne de Justin Trudeau, eurent accédé au pouvoir, le Bloc québécois avait tenté d'obtenir le statut de parti reconnu bien qu'il n'avait fait élire que dix députés.

L'initiative avait échoué, et le chef bloquiste Yves-François Blanchet estime que les néo-démocrates auraient pu, à l'époque, soutenir la démarche. Dans cette veine, M. Blanchet a signalé à plusieurs reprises qu'il n'a pas l'intention d'aider le NPD à être reconnu comme parti à la Chambre.

Émilie Bergeron et Michel Saba, La Presse Canadienne