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Percée pour prévenir les rechutes de cancer du sein

durée 10h04
4 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — Des chercheurs américains ont réussi à protéger d'une rechute une cinquantaine de patientes atteintes d'un cancer du sein, ce qui représente un progrès remarquable dans la lutte contre cette maladie.

Ces rechutes, qui peuvent survenir de quelques années à quelques décennies après le diagnostic initial, sont essentiellement une condamnation à mort pour les patientes qui en sont victimes, puisque la maladie est alors incurable.

Cela pourrait toutefois changer, à la lumière des résultats publiés par les chercheurs des universités de la Pennsylvanie et Penn.

«C'est un concept qu'on connaissait qui devient un peu réalité, a commenté le docteur Jamil Asselah, qui est oncologue médical au Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et chercheur au sein du Programme de recherche sur le cancer à l'Institut de recherche du CUSM. On arrive à éliminer des cellules dormantes. C'est vraiment très intéressant et ça ouvre des perspectives nouvelles.»

Environ un tiers des femmes et des hommes qui reçoivent un diagnostic de cancer du sein seront éventuellement victimes d'une rechute.

Dans le cadre d'une étude financée par le gouvernement américain, les chercheurs ont utilisé des médicaments existants pour éradiquer les cellules cancéreuses dormantes - qui sont impossibles à détecter avec les techniques d'imagerie actuelles - chez 80 % de leurs participantes.

Ces cellules représentent une véritable épée de Damoclès pour les patientes, puisqu'elles risquent un jour de se «réveiller» - pour des raisons qui demeurent encore mystérieuses - et d'être à l'origine d'une maladie métastatique.

«Ces cellules sont cachées dans la moelle de nos os, a dit le docteur Asselah. Et puis un jour, on ne sait pas pourquoi, elles se réveillent.»

Le taux de survie à trois ans sans récidive de la maladie était supérieur à 90 % chez les patientes ayant reçu un seul médicament et de 100 % chez celles ayant reçu les deux médicaments à l'étude. Ces médicaments, qui sont approuvés par la Food and Drug Administration des États-Unis pour d'autres indications, ciblent deux mécanismes qui permettent aux cellules de demeurer dormantes.

Le traitement a éliminé les cellules dormantes chez la plupart des patientes après six à douze mois. Après une période de suivi médiane de 42 mois, seules deux patientes participant à l'étude avaient connu une récidive du cancer.

«C'est possiblement une des pistes les plus intéressantes pour les cinq ou dix prochaines années», a applaudi le docteur Asselah.

Les chercheurs ont également constaté que certaines molécules qui ne sont pas efficaces face aux cellules cancéreuses actives le sont face aux cellules dormantes, ce qui révèle que leurs biologies respectives sont différentes.

Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal Nature Medicine.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne