Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Puits abandonnés: les fuites de méthane sont plus importantes que prévu

durée 15h55
9 juin 2025
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Les fuites de méthane qui proviennent de puits pétrogaziers abandonnés au Canada seraient sept fois plus importantes qu’on ne le pensait, selon une étude de l’Université McGill.

Quelques puits de gaz non obturés seraient à l’origine de la majorité des émissions de méthane provenant des puits pétrogaziers abandonnés au pays, selon la chercheuse Mary Kang, auteure de l'étude parue dans la revue Environmental Science & Technology

«Les puits non exploités sont l’une des sources d’émissions de méthane les plus incertaines au Canada», a déclaré la professeure agrégée de génie civil à l’Université McGill dans un communiqué.

L'équipe de Mary Kang a mesuré les émissions de méthane de 494 puits répartis dans cinq provinces.

L’estimation à laquelle son équipe est parvenue pour les émissions à l’échelle du pays, «soit 230 kilotonnes par an, est sept fois plus élevée que les 34 kilotonnes déclarées dans le Rapport d’inventaire national du Canada», souligne un communiqué de l'Université McGill.

Les chercheurs qui ont participé à l’étude ont souligné que «l’amélioration des données sur le méthane est essentielle à l’atteinte des cibles climatiques» au pays.

«Sans estimations précises des émissions de méthane, nous ne pouvons pas élaborer de politiques climatiques efficaces», a indiqué Mary Kang.

L’étude souligne que «le Canada compte au-delà de 425 000 puits pétrogaziers inactifs, dont la plupart se trouvent en Alberta et en Saskatchewan».

Le nombre de puits évalués dans l’étude, 494, ne représente que 0,1 % de ce total.

«Au lieu de mesurer un plus grand nombre de puits au hasard, nous pouvons utiliser les caractéristiques des puits pour cibler ceux où les émissions risquent d’être les plus élevées, et y concentrer les efforts de surveillance et d’atténuation», a proposé la chercheuse Mary Kang.

Le méthane est un puissant gaz à effet de serre; sur une période de 20 ans, son effet de réchauffement est estimé à 80 fois plus élevé que le carbone.

Selon la professeure Kang, il serait possible de donner de nouvelles vocations à ces sites abandonnés, ce qui permettrait l’obtention de financement pour surveiller et réduire leurs émissions.

«Nombre de ces sites peuvent être transformés pour produire de l'énergie propre, comme l'énergie éolienne, solaire et géothermique», a précisé dans un communiqué Jade Boutot, coauteure de l'étude.

Stéphane Blais, La Presse Canadienne