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Québec solidaire somme le gouvernement de la CAQ de retirer sa loi 2 sur les médecins

durée 11h18
8 novembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

QUÉBEC — Québec solidaire (QS) somme le gouvernement Legault de retirer sa loi 2 qui change la rémunération des médecins, leur impose des cibles de performance et les menace de sanctions.

«Le système de santé est à feu et à sang. (...) Un moment donné, il faut arrêter», a lancé la co-porte-parole de QS, Ruba Ghazal, en point de presse à Québec samedi matin.

Selon elle, il faut «recommencer à zéro» et «reprendre les négociations» avec les médecins, afin de «mettre en place des choses qui sont applicables». «La loi, elle est mauvaise», tranche-t-elle.

Lorsque la loi 2 a été adoptée sous bâillon le 24 octobre, les médecins étaient «sous le choc, tristes, blessés et en colère», selon un médecin spécialiste de Montréal (sans affiliation à QS) qui s'est confié à La Presse Canadienne.

«Maintenant, c'est une espèce d'incrédulité», a-t-il témoigné au bout de la ligne, demandant l'anonymat de peur de causer la panique au sein de son département qui est à un cheveu de perdre cinq des ses 12 spécialistes.

Il confie qu'un de ses collègues surspécialisés lorgne les États-Unis, que trois autres ont fait des démarches sérieuses pour déménager dans une autre province, et qu'un autre collègue prendrait une retraite anticipée.

Des menaces en l'air? «Je vous dis, c'est réel. Les demandes qui ont déjà été faites au Collège des médecins, c'est la pointe de l'iceberg. Je ne peux pas parler pour les autres, mais dans mon service, ça va se faire.»

Il explique que les médecins en ont contre la loi 2, car elle impose des cibles «complètement inatteignables» et «touche l'essence même de la pratique médicale».

Pour illustrer son propos, il explique que son département devrait techniquement pouvoir voir 16 patients par semaine, mais depuis deux ans, il en voit quatre par semaine.

Pourquoi? «Il manque de technologues. C'est certain que je ne vais jamais atteindre les cibles du ministère, mais c'est parce que je n'ai pas de personnel!» lance-t-il.

Autre exemple «super concret»: vendredi, trois patients ne se sont pas présentés, «parce que leurs rendez-vous avaient été mal cédulés par la centrale de rendez-vous».

«J'étais ici, disponible pour les voir! Donnez-nous des systèmes informatiques qui sont capables de donner des rendez-vous de façon adéquate et efficace! J'ai des collègues spécialistes qui sont tellement tannés d'avoir des plages vides dans leurs horaires de clinique qu'eux-mêmes cédulent leurs propres rendez-vous!»

«Les médecins ne sont pas juste chialeux pour chialer. On pallie beaucoup de fragilités dans le système», a-t-il conclu.

Environ 1000 personnes ont manifesté samedi dernier contre la loi 2. Un autre grand rassemblement est prévu au Centre Bell, ce dimanche.

Le successeur de Gabriel Nadeau-Dubois connu samedi

Par ailleurs, c'est ce samedi que les membres de QS éliront celui qui succédera à Gabriel Nadeau-Dubois à titre de co-porte-parole masculin.

Ils devront trancher entre Étienne Grandmont, Sol Zanetti et Yv Bonnier Viger à l'occasion d'un congrès qui se tient à Québec jusqu'à dimanche.

Étienne Grandmont est le seul à avoir reçu des appuis au sein du caucus solidaire: Christine Labrie, Manon Massé, Alexandre Leduc, Andrés Fontecilla et Vincent Marissal se sont rangés derrière lui.

Avant de devenir député de Taschereau en 2022, M. Grandmont œuvrait comme directeur général chez Accès transports viables.

Il a défendu les droits des utilisateurs des transports collectifs et actifs, en plus de promouvoir un aménagement du territoire qui permettrait de lutter contre les changements climatiques.

Sol Zanetti, quant à lui, représente la circonscription de Jean-Lesage depuis 2018. Il a reçu l’appui des anciennes députées solidaires Émilise Lessard-Therrien et Catherine Dorion.

Fervent indépendantiste, M. Zanetti est un ancien professeur de philosophie et conseiller syndical. Il a également été préposé aux bénéficiaires et intervenant en santé mentale.

De son côté, Yv Bonnier Viger, un ancien directeur régional de santé publique, est le seul candidat non élu de cette course. Il a reçu l'appui de l'ancien porte-parole et député solidaire Amir Khadir.

Cette course au porte-parolat survient alors que QS est au plus bas dans les intentions de vote.

Selon l'agrégateur de sondages Qc125, si des élections avaient lieu aujourd’hui, le parti de gauche ne recueillerait que 7 % des votes et ne ferait élire que trois députés (ils sont actuellement 12 à l'Assemblée nationale).

Caroline Plante, La Presse Canadienne