Tuerie en N.-É.: l'avocate des victimes blâme la GRC pour sa «vision tunnel»

HALIFAX — Une avocate représentant des victimes de la tuerie de 2020 en Nouvelle-Écosse a demandé mardi à la commission d'enquête publique de reconnaître que la GRC avait commis des erreurs fondamentales cette fin de semaine là.

Sandra McCulloch, dont le cabinet représente la majorité des familles des victimes de la tuerie, a déclaré dans ses conclusions que les policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) avaient été victimes de la «vision tunnel» cette fin de semaine là, les privant du coup d'informations clés.

Le tueur a fait 22 morts sur une période de 13 heures, les 18 et 19 avril 2020.

Me McCullogh a estimé mardi qu'il était «incompréhensible» que quelques heures après les premiers meurtres commis à Portapique le samedi soir, le commandant de l'opération ignorait que deux témoins oculaires avaient dit aux policiers sur le terrain que le tueur se déplaçait dans une réplique d'autopatrouille.

L'avocate plaide que la GRC ne disposait pas de certaines ressources de base, et qu'elle n'a pas utilisé correctement, par ailleurs, les ressources dont elle disposait. Elle a ainsi souligné à la commission que l'hélicoptère de la GRC n'était pas disponible ces jours-là et que les officiers supérieurs ne pouvaient pas accéder à la technologie de cartographie pour suivre les déplacements du tueur.

Me McCullogh conclut que la GRC était fondamentalement mal préparée, mal entraînée et mal équipée pour une tuerie majeure à l'extérieur.

L'avocate a également évoqué les failles dans les stratégies de communication publique de la GRC. Elle a notamment cité le fait que la police fédérale avait attendu jusqu'à 10 h 17 le dimanche matin, au lendemain du début de la tuerie, pour avertir la population que le tueur se déplaçait dans une réplique d'autopatrouille.

La Presse Canadienne