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Viol collectif: les conservateurs veulent entendre «immédiatement» Hockey Canada

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8 juin 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Par La Presse Canadienne, 2022

OTTAWA — Les conservateurs veulent faire témoigner «immédiatement» les responsables d'Hockey Canada au comité permanent du patrimoine canadien sur l'affaire d'un viol collectif par des joueurs juniors qui s'est conclu par un règlement à l'amiable.

«Nous devons aller au fond des choses tout de suite», a insisté mercredi le député conservateur et ancien commentateur sportif Kevin Waugh, qui est membre du comité, à son entrée à la réunion du caucus de son parti.

«La ministre des Sports a parlé d'avoir cela en septembre, a-t-il ajouté. Non, non, non, non! C'est sérieux. Faisons ça maintenant. Le repêchage amateur de la LNH approche. La Coupe Memorial approche. (…) Le Championnat mondial de hockey junior approche.»

L'élu estime que les responsables de Hockey Canada pourraient être convoqués aussitôt que vendredi ou au début de la semaine prochaine pour un témoignage d'un ou deux jours.

La proposition implique de repousser l'étude article par article du projet de loi C-11 qui vise à réglementer les plateformes de diffusion numériques comme Netflix.

Bien que le député n'ait pas tenté d'obtenir l'appui des autres partis sur le comité, il «suppose» que c'est le cas puisqu'une motion du Bloc québécois visant à convoquer Hockey Canada a reçu l'appui unanime des députés à la Chambre des communes la semaine dernière. «C-11 peut être repoussé à plus tard», a-t-il tranché.

Or, la députée conservatrice Rachel Thomas a présenté un amendement lundi au comité du patrimoine pour que les témoignages relatifs à Hockey Canada aient lieu avant l'étude article par article du projet de loi C-11 devant débuter mercredi.

Les libéraux ont alors qualifié la démarche d'«obstruction parlementaire», les néo-démocrates étaient réticents et le Bloc québécois a précisé qu'il est «clair» pour sa formation politique que les travaux sur le projet de loi C-11 sont «prioritaires». Le vote n'a pu avoir lieu avant l'ajournement des travaux.

Lorsque l'histoire a été révélée au grand jour, la ministre des Sports, Pascale St-Onge, s'est dite «choquée et en colère». Elle avait annoncé qu'un audit financier serait mené afin de s'assurer que des fonds publics n'ont pas servi à «camoufler» l'histoire.

La femme, qui prétend avoir été agressée sexuellement par huit joueurs de l’équipe nationale junior 2018 qui a remporté l’or au Mondial junior cette année-là, a abandonné une poursuite après avoir conclu une entente.

Il s'agit d'athlètes d'élite dont plusieurs pourraient jouer aujourd'hui dans la Ligue nationale de hockey (LNH), a noté le député Waugh, qui veut que «tout» soit sur la table, y compris là «où ils ont obtenu leurs 3,55 millions $ pour payer la femme».

De même, les avocats qui ont rédigé les faits devraient comparaître, tout comme le grand patron de l'organisation, Tom Renney, qui a récemment annoncé sa retraite, ce qui est «un peu suspect», de l'avis du député.

«Je veux savoir ce qu'il savait, a-t-il dit. Je veux savoir ce que toute l'organisation savait à ce sujet.»

Michel Saba, La Presse Canadienne